Sainte Lucie ….. début
de la découverte des Antilles de sa gracieuse majesté .....
Nous quittons l'anse
Caritan devant Sainte Anne au petit matin . Nous allons faire notre
première vraie expérience de traversée dans les canaux entre les
îles : Depuis leur arrivée, nos amis Olivier, Katel et leurs
enfants sont restés presque tout le temps à bord du voilier . La
découverte de la côte sous le vent et les mouillages ont été
assez confortables . Ils sont désormais assez «amarinés »
pour partir au large rencontrer des conditions de mer plus
hauturières sans trop risquer de vivre le cauchemard d'un tenace
mal de mer .
La préparation d'une
telle navigation reste simple même si aucune précaution ne doit
être négligée car la mer peut y être dure et la houle hargneuse
nous à prévenu notre ami Johan : l'annexe que nous laissons
habituellement traîner négligemment à quelques mètres derrière
le voilier a été remontée et sanglée sur la plate-forme de
poupe, le moteur et son réservoir ont été démontés,fixés sur
la chaise au balcon arrière ; par ailleurs, la veille au soir
nous nous sommes assurés qu'aucun phénomène météo dangereux ne
vendrait troubler notre « promenade » (VHF CROSSAG sur
le 16 dégageant 79 ou 80 comme en métropole) .
Tout étant paré, nous
prenons la mer presque plein Sud , sous voiles (au près bon plein) en
anticipant la dérive causée par le courant portant à l'Ouest dans
le canal . La distance à parcourir est d'une bonne vingtaine de
nautiques (une quarantaine de kilomètres pour faire simple), le vent
est de l'ordre de 15 nœuds et la houle moyenne de l'ordre de 2
mètres : Une partie de plaisir comme en offrent -semble t'il
assez souvent - les navigations dans ce coin .
En fin de matinée, nous
approchons la pointe Nord de Sainte Lucie et nous faisons route en
direction de la côte sous le vent au près bon plein toutes voiles
envoyées (génois, grand voile et artimon) .
arrivée au Nord de Sainte Lucie
constructions entre Rodney bay et Castries
Nous contournons Pigeon -
Island.....
et pénétrons dans Rodney-Bay .
Notre premier mouillage sera dans l'anse située sous le fort, devant « la Jambe de bois » aussi célèbre bistrot que « La sirène » des Scillyes, « chez Peter » à Horta ou «Le bout du monde à Brest » (dommage que le « Café du Nord » de La Rochelle qui avait un passé glorieux d'accueil des plus grands navigateurs et dont les murs ont raisonnés aux chants de Tarbarly se soit éloigné de sa clientèle traditionnelle pour se tourner vers celle des « gogos » en tongs venant voir quelle allure peut bien avoir Fort Boyard . Un bémol cependant mérite d'être apporté : n'étant plus à La Rochelle depuis quelques mois maintenant, les choses ont peut être évolué depuis et mon propos n'est - je l'espère - plus d'actualité) .
et pénétrons dans Rodney-Bay .
Notre premier mouillage sera dans l'anse située sous le fort, devant « la Jambe de bois » aussi célèbre bistrot que « La sirène » des Scillyes, « chez Peter » à Horta ou «Le bout du monde à Brest » (dommage que le « Café du Nord » de La Rochelle qui avait un passé glorieux d'accueil des plus grands navigateurs et dont les murs ont raisonnés aux chants de Tarbarly se soit éloigné de sa clientèle traditionnelle pour se tourner vers celle des « gogos » en tongs venant voir quelle allure peut bien avoir Fort Boyard . Un bémol cependant mérite d'être apporté : n'étant plus à La Rochelle depuis quelques mois maintenant, les choses ont peut être évolué depuis et mon propos n'est - je l'espère - plus d'actualité) .
Rodney-Bay était - il y
a trente ans encore - vierge de presque toute construction nous ont
raconté Yves et Chantal , navigateurs venant du Vénézuéla,
rencontrés au Marin . C'est désormais une bourgade dont l'esprit
est assez proche de celui qui a présidé à la construction de Port
Bourgenais (près des Sables d'Olonne en Vendée)….mais à la
puissance 10 . Heureusement, la partie historique coté Pigeon
Island a été préservée avec goût et l'entretien du parc est
particulièrement soigné …. L'atmosphère n'a rien a voir ici
avec Arletti ….. mais bien avec avec un passé britannique qui
fleure bon avec une paradoxale harmonie flegmatique « so
british » – aussi bien la guimbarde qui fuit l'huile, la
belle limousine qu'un sens poussé du commerce et du business
construit sur l'attrait touristique de l'île .
Les nombreux bateaux
américains et canadiens à coté de nous attestent d'une bien réelle
attractivité de ce spot .
La petite plage à
proximité du mouillage permet aux enfants la baignade tant attendue
en fin d'après midi et le jeu avec le seau et la pelle sur le sable.
Pour nous les « grands », rien ne presse … respectant
la maxime du navigateur tour-du- mondiste « il faut faire au
moins une chose par jour », que nous avons honorée
aujourd'hui.... nous irons faire les formalités douanières et
d'immigration demain . Cependant soucieux de rester en règle ,
nous mettons le fanion jaune en bonne compagnie du pavillon de
Sainte Lucie sur tribord . Ce pavillon de couleur unie, indique aux
autorités du pays que nous n'avons pas encore satisfait aux
exigences douanières .
Le lendemain, après un
petit déjeuner au calme, nous déplaçons Esclarmonde 3 vers
l'entrée de la Marina pour ne pas avoir à traverser toute la baie
en annexe ; le vent lève un clapot assez court qui interdit
de faire déjauger la coque du dinghy .
Débarquement de
l'équipage en deux rotations …. Nous nous présentons aux
« customs and immigration office . L'accueil est très
professionnel . De très nombreux plaisanciers arrivent et repartent
d'ici chaque jour .
Nous avons le plaisir de
retrouver Marc et Rosemonde avec lesquels nous avons sympathisé à
Kourou . Retrouvailles , café , transmission des bons plans pour
rendre agréable la navigation entre Tobago et St Vincent .
Marc me montre la
localisation des différents services dans la marina et notamment où
il est possible de recharger les bouteilles de gaz (butane ou
propane) : En effet, le cancer de la réglementation punitive
acharnée des moindres interstices de toute vie sociale ou économique
font qu'en France, il est désormais interdit de faire recharger à
l'unité des bouteilles de gaz ! Devinez ce qu'on en fait ?
On les jette : non ! On le fait soit même (avec une 13 kgs
renversée munie d'un tuyau transparent armé, c'est facile) ou on
les fait recharger chez les voisins ! (c'est toujours quelques
dizaines d'emploi de service qu'on perd stupidement ….mais c'est
qu'on peut se permettre certainement …...)
Comment des normes
insignifiantes peuvent elle devenir contraignantes dans une société
prétendue intelligente ?
Ce détail m'emmène à
une digression , car il est signifiant : Loin est le temps où
le Président Pompidou, dans sa grande sagesse d'homme issu du
Cantal profond s'exclamait à la découverte quotidienne de
parapheurs obèses « arrêtez d'emmerder les Français ! »
…. Sagesse ultime de nos politiques : abdiquer même cette
prérogative (mais sans renoncer aux indemnités rassurez vous !)
Ce sont désormais d'invisibles fonctionnaires européens qui -
abrités derrière leur parfaite impunité fiscale (une petite Suisse
statutaire) - disposent d'un champ totalement libre pour "martyriser"
le citoyen à coup de directives transposables dans les droits
nationaux sans contrôle réel possible des élus de chaque Nation .
Au delà de la
problématique institutionnelle qui ne trouve jamais aucune issue
durable avec des bouc émissaires, c'est bien la question du rôle du
Droit dans nos sociétés qui est en cause . Il est de bon ton de
dire que l'accroissement de la complexité de nos sociétés
« développées » pousse à ce foisonnement de normes
comme s'il s'agissait d'un phénomène inéluctable . En est ce bien
la cause ? pas si sûr ….. l'Expert – concepteur et
manieur de normes techniques - n'a t'il pas pris la place laissée
vacante par la démission en rase campagne du Philosophe au sens
d'homme « sage » ? Montaigne reviens pour nous permettre de ne pas être emm....... pour charger nos bouteilles de gaz !
Claude Lombois,
Professeur de Droit Civil dont j'ai eu l'honneur d'être des élèves
durant 4 ans avait une ambition pour ses étudiants : Il osait
affirmer dès la fin de la première semaine introductive à son
cours de Droit Civil de 1ere année que , si au terme des 4 années
d'étude de la Maîtrise, nous avions compris que moins il y a de
Droit formalisé, mieux une société fonctionne en harmonie......
il aurait satisfait aux obligations de sa charge . Avec le recul, il
semble que cette pensée a vraiment beaucoup de sens .
Tournons la page de
l'agacement résultant de l'impossibilité de charger des bouteilles
de gaz en France ! Il y a mieux à faire ….. et allons
découvrir la belle Sainte Lucie .
Après avoir retiré au distributeur de billets un peu de monnaie locale (le dollar caribéen est au taux de 0,35 environ ) Nous prenons le taxi co devant la sortie de la marina pour nous rendre à Castries , la capitale de l'ile . le prix du billet est de 4 "biwis" seulement pour une vingtaine de kilomètres .....
Les taxis co sont en grand nombre . Le temps d'attente est couramment de quelques minutes au plus , comme au Cap Vert . C'est un système très souple, convivial et écologiquement vertueux : Le taux de remplissage est élevé et ce dispositif évite de surcharger un réseau routier déjà saturé .
Castries est une ville encombrée, brouillonne mais elle respire un bonheur de vivre simple . Les guides unanimes déconseillent l'escale .... si vous aimez un bol d'authenticité ... ne la ratez pas surtout que le mouillage au fond du port au nord du quai des cargos est spacieux, très protégé et gratuit . (on nous a conseillé de bien attacher le moteur de l'annexe qui pourrait avoir des tentations d'évaporation !)
Autre avantage non négligeable , on peut attacher l'annexe à 50 mètres du marché central où les doudous vendent à des prix attractifs tous les légumes dont ont peu rêver . Avitaillement en frais au tiers du prix de l'autre coté du canal de Sainte Lucie . Le poisson est à 10 biwis le kg soit 3,5 euros le kg .
Nous prenons le taxi co pour faire un aller - retour sur la côte au vent jusqu'à Dennery . Nous traversons le centre de l'ile assez montagneuse, avec une végétation luxuriante .
Après une descente en lacets impressionnante, nous découvrons le site qui est superbe avec sa petite ile au centre le la baie .
Par contre, on est assez loin des retombées du tourisme qui irriguent la côte sous le vent : Moins British ..... ou plutôt le British hors circuit touristique !
Après une descente en lacets impressionnante, nous découvrons le site qui est superbe avec sa petite ile au centre le la baie .
Par contre, on est assez loin des retombées du tourisme qui irriguent la côte sous le vent : Moins British ..... ou plutôt le British hors circuit touristique !
Mais on trouve au centre du village , le terrain de cricket assez bien entretenu autour duquel de nombreux enfants se retrouvent à la sortie de l'Ecole . Tous sont en uniforme ou plutôt avec un short blanc et un tee shirt de couleur variable selon la section dans laquelle ils étudient . Cette tenue traduit la volonté de gommer les différences de statut social entre les enfants à l'Ecole : C'est encore pareil en Martinique et en guyane .... et c'était comme ça en France il y a 40 ans où chacun d'entre nous devait porter une blouse voire un uniforme ; force est de constater qu'en métropole, il est hors de question que l'Enfant Roi ne puisse faire sentir sa différence à ses camarades de classe en exhibant la marque de ses habits ou chaussures......... ou subir les quolibets si il ne répond pas aux canons de l'apparence (idem pour la tyrannie du portable chez les ados..... ) . N'est -il pas étonnant qu'un pays de culture anglo-saxonne et nos confettis ultra-marins aient conservé plus de repères que le centre de notre soit disant vertueuse République égalitaire incapable de protéger les enfants à l'Ecole des méfaits des "créatifs" du marketing pour lesquels tout est permis pour déclencher l'addiction d'esprits encore maléables ?
Nous revenons en taxi collectif à Castrie . Nous sommes les seuls blancs ... comme à l'aller . Il en sera de même sur les autres déplacements dans l'ile par ce moyen . Nous avions perçu une moue de dédain dans l'attitude de la secrétaire de l'office de tourisme (noire pourtant ) lorsque nous avons demandé des précisions sur les transports publics dans l'ile ...... amusant !
Il est temps de rentrer vers la Martinique pour déposer Olivier et Katel en vue de leur retour .
Claude nous rejoint ensuite pour 5 semaines ..... nous repasserons à Ste Lucie en sa compagnie ..... à bientôt
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