Nous voici arrivés aux Antilles .
C'est le mi parcours de la navigation de cette saison .
Le chemin habituel lorsque l'on remonte
de Guyane suit le courant côtier dit « des guyanes »
qui passe par Trinidad et Tobago puis Grenade, Grenadines, St
Vincent, Ste Lucie et enfin la Martinique. Là, nous devions
rencontrer Patrick et Laure de passage pour 1 semaine en famille à
Ste Luce ….. nous avions fidèlement noté le jour le 12 ….
mais je m'étais trompé de mois ! ( obstiné contre l'avis
pertinent de Nicole dois je humblement avouer ...... sarcasmes justifiés ! ) .
Nous avons donc fait l'impasse sur
l'escale au Suriname en tirant droit des Iles du Salut à La
Martinique ….Positivons..... ce sera l'occasion de s'arrêter une
prochaine fois à Paramaribo !
Nous sommes arrivés à Ste Anne à la
tombée de la nuit . Entrée facile dans la baie du Marin en venant
de l'Est . Le courant du canal de Ste Lucie porte vers l'entrée de
la baie à plus ou moins deux nœuds selon la marée . Il y a bien des cayes (des coraux)
à proximité, mais elles sont localisées essentiellement sur la
partie Nord du mouillage . Nous sommes accueillis par des dizaines de
feux de mouillage qui se dandinent au gré des vaguelettes ….. et
compte tenu du nombre de bateaux non éclairés, c'est à dire - au bas mot - une
bonne centaine de voiliers de toutes tailles . Ca change de la
confidentialité de la fréquentation de la guyane ! . Il va va
falloir apprendre à vivre avec des foules d'autres plaisanciers …...
Coté climat, la température est moins
élevée de 2 à 3 degrés : environ 26, 27 …... les
martiniquais nous dirons qu'à 25° ils ont froid !
L'hygrométrie est significativement moins élevée . L'atmosphère
est moins étouffante qu'en guyane .
Au petit jour, nous découvrons la baie
qui nous environne . Superbe ! et cerise sur le gateau avec
quelques mètres de profondeur, l'eau est parfaitement limpide ce
qui nous change des eaux troubles chargées de sédiments par les
fleuves amazoniens .
Première escale au Marin : Nous
prenons un mouillage parmi les centaines d'autres voiliers . Le port
du Marin est une très importante bas technique pour la plaisance
dans les Antilles . Nous repérons d' autres Super Maramu , Maramu,
Euros, à proximité (ça prête à rire … mais c'est vrai les
propriétaires de Amel sont réputés grégaires..... et nous
n'échappons pas à ce trait caricatural).
Après avoir satisfait aux formalités
douanières , nous réglons quelques points techniques de détail :
Une prise de lecteur de carte défaillante est réparée par Pochon
, récupérer des vis d'anode pour l'hélice max - prop chez Amel ce
qui nous permet de faire la connaissance de l'équipe Martinique :
accueil sympathique et efficace .
Nous rendons visite à Hervé et
Laure dans leur restaurant « le Zanzibar » . Tout laisse
à penser qu'ils s'astreignent à un rythme possiblement contre
nature dans cette partie de la planète !
Nous rencontrons Patrick et Laure comme
convenu le 12 mars ; ils arrivent à bord vers 9h00 . Nous
quittent après un bon déjeuner en milieu d'après midi …..
L'acoupa rouge achetée juste avant de partir aux pêcheurs des Iles
du Salut accompagnée de bananes plantin revenues comme des pommes
sarladaises est délicieuse ! Nous n'avons pas vu le temps
passer . Nous nous reverrons avec plaisir à Plougastel- Daoulas
lorsque nous allons rentrer en juillet . Espérons que le projet
d'accompagnement de L'Hermione à l'occasion de sa traversée
inaugurale pour Boston en 2015 pourra se réaliser .
Coté équipement, nous achetons à bon
compte de deux vélos pliants que nous mettons aussitôt à profit
pour aller faire une belle sortie vers Ste Anne ….. Pas d'autre
bicyclettes sur l'asphalte ….et pour cause : les conducteurs
de voitures roulent vite et le réseau routier n'est pas adapté à
ce loisir .
Nous laissons nos montures à l'anse Caritan et partons
randonner pédibus jusqu'à la pointe Ste Catherine . Agréable avant goût
du sentier côtier qui remonte tout le long de la côte au vent sur
une cinquantaine de kilomètres ….. Il faut prévoir de faire ce
chemin .
Nous sommes prêts à repartir pour
faire la côte sous le vent jusqu'à Fort de France ….... Une
annexe stoppe à coté de nous …... Marcel et Anne (Sayonara) ont
reconnu Esclarmonde ….. Nous nous sommes connus lorsque Marcel et
Anne ont acheté le super maramu 2000 de Didier, notre voisin sur le
ponton Amel à La Rochelle . Les trois mois passés côte à côte
nous avaient permis de sympathiser ; les retrouvailles sont
chaleureuses . N'étant pressés par rien de précis, nous décidons
de rester jusqu'au lendemain soir pour partager un repas . Nous
échangeons des informations sur nos programmes respectifs de
navigation . Marcel nous explique notamment leur longue escale à
Porto la Cruz au Vénézuéla , les contacts à y prendre, les bonnes
opportunités d'achat ou de maintenance (annexes caribe, moteurs ,
voiles........ jusqu'à l'optique (compter un dizaine d'euros pour une paire de verres progressifs .....! ( non sans la monture ......il ne faut pas rêver quand même ! ) .
Nous levons enfin l'ancre pour nous
rapprocher du point de rendez vous avec Olivier, Katel et leurs
enfants qui viennent nous rejoindre le 22 mars pour quinze jours à
bord .
Nous prenons la mer pour une courte
escale d'une douzaine de miles pour virer la pointe du Diamant.
La
navigation dans le canal de Ste Lucie d'Ouest en Est est facile du
fait du courant portant . Ce Rocher est symbolique de ce que fut
l'enchevêtrement des intérêts et des conflits entre la France et
l'Angleterre aux 18èmes et 19 èmes siècles . Occupé et fortifié
par la Navy en 1800 au nez et à la barbe du futur Napoléon Ier pour
entraver l'accès des unité françaises à la Martinique (l'Ile de
Joséphine de Beauharnais, l'épouse d'alors de Bonaparte), le Diamant a
résisté à de nombreux assauts avant de revenir sous souveraineté
française …..Méfions nous de l'eau qui dort …..... Ne dit on
pas que les unité de sa gracieuse majesté sonnent encore la corne
au passage du Diamant pour honorer la souveraineté d'Elisabeth II
sur ce cailloux désolé ?
Il fait déjà nuit lorsque nous
jetons l'ancre de l'autre coté ….. à Grande Anse ….. Nous
sommes le seul bateau au mouillage car il y a une légère houle de
diffraction . La taille et la conception de notre voilier
permettent de rester confortablement installés dans des mouillages
même un peu « rouleurs » . Ici c'est une aubaine de
pouvoir s'écarter de la foule des voiliers charters de location car
on a vite fait de se retrouver dans des amas de bateaux qui
ressemblent étrangement aux amoncellements de campings-cars sur le
parking surchauffé du Lycée Hôtelier de la Rochelle , sous le
cagnard du mois d'août !
Au petit matin, nous descendons faire
un tour au village tout proche : La rencontre d'un pêcheur
jovial nous permet d'acheter une belle tranche de thon rouge qui sera
délicieuse avec quelques légumes dont ce terroir a le secret …...
Notre étape suivante de moins de 5
nautiques nous amène aux Anses d'Arlet où nous restons dans la
partie sud à l'ancre; plus prêt du ponton, face au village, de
nombreuses bouées ont été installées . Elles sont gratuites
. Le village a gardé l'essentiel des ses constructions ; avec goût sans succomber à la
facilité qui aurait consisté à démolir les habitations existantes, le choix a été fait de restaurer….. il demeure un charme
d'antan un peu désuet.... mais qui permet de se sentir bien dans
ce petit bourg dès les premiers pas . La fréquentation du lieu
est familiale..... un peu de ce que fut l'Ile de Ré avant qu'elle ne
soit prise d'assaut par les propriétaires de grosses BMW claquemurés dans leurs jardins aux murs surélevés pour
ne pas croiser le regard de leurs voisins . Nous profitons des
commerces locaux pour refaire l'avitaillement en pain frais, un tour
à la pharmacie...... En revenant, nous y prendrons du poisson au
marché ouvert chaque matin .
A noter sur la plage, l'existence de
plusieurs «lolos » où l'on peut dîner dans un cadre
enchanteur de carte postale en admirant un soleil couchant
…...certainement très agréable en dehors de la haute saison où se bousculent les estivants trop exposés à un soleil assassin pour les peaux de "métros" particulièrement ramollies par les dépressions hivernales cette année et .... transformés en écrevisses avant d'avoir eu le temps de se "tanner" un peu la couënne .
L'escale à l'anse noire restera la perle de la découverte de cette côte facile à naviguer : pas ou peu de cayes , des mouillages faciles ......
A notre arrivée à la fin des anses d'Arlet, nous découvrons la "pointe du bout" ..... appendice moderne des Trois Ilets dans la baie de Fort de France .... charmante petite cité au demeurant coté Est.
Mieux vaut s'abstenir de commentaires désobligeants concernant le complexe touristique ; nous pourrons dire que c'est très typé d'une époque d'un urbanisme pensé comme la vache pose une bouse .....
Nous y croisons notre ami Jo qui a repris une entreprise de promenade en mer pour touristes au moyen d'un gros catamaran .... un "traîne couillons" comme on dit entre voileux ..... chacun ayant à l'esprit le fameux " Pitalugue " .....et l'inoubliable faconde de Raimu .
Nous passons une bien agréable soirée de retrouvailles .
Le lendemain, nous faisons un saut à Fort de France .
Mouillage devant le fort dans la rade . superbe cadre avec un bel espace pour laisser l' annexe en plein centre de la ville .
Découverte rapide du marché , un bref coup d'oeil sur la façade de la bibliothèque ....avitaillement au carrefour-market ..... rien de vraiment poétique . Il faudra revenir faire vraiment la visite de cette ville où le guide du Routard conseille de s'attarder un peu .
Il est temps de recevoir Olivier, Katel et leurs deux bambins pour deux semaines . Ils arrivent de nuit au ponton de la pointe du bout . Gwendoline et Jean Maurice ont eu la grande gentillesse d'aller les chercher à l'aéroport du Lamentin .
Malgré la bonne protection contre le vent, il y a un clapot assez fort ....Tout le monde s'équipe de gilets auto-gonflables par sécurité . L'embarquement se fait avec la grosse annexe caribe qui permet de convoyer tout le monde à bon port .
Les petits (Titouan et Azilis) découvrent avec curiosité et exitation leur nouvel environnement .
Le lendemain, nous reprenons le chemin inverse pour laisser le temps de s'amariner calmement . Mouillage à l'anse à l'âne, nuit à l'anse noire avec visite des grottes toutes proches , arrêt sur une bouée au bourg d'Arlet (nous y perdons la moitié de la gaffe . Après un repérage facilité par la clarté de l'eau, nous installons le narguilée et nous réussissons à la récupérer en plongeant par un peu plus de 5 mètres de profondeur).
Nous partons pour Le Marin en début d'après midi . Funeste projection ! Nous partons à la voile et tentons au près de passer le diamant de l'Est vers l'Ouest . Nous tirons exactement des bord carrés sous l'effet du courant contraire . Piteusement, nous finissons avec une risée Perkins et arrivons de nuit au mouillage de Rivière Pilote . Accès facile , bonne tenue des fonds et protection contre le vent dominant satisfaisante . se méfier tout de même, là comme ailleurs, des nombreux casiers de pêcheurs qui foisonnent le long de cette côte .
Le lendemain matin ,nous faisons une dernière halte martiniquaise au marin pour compléter l'avitaillement puis nous mouillons à l'anse Caritan à Sainte Anne près des voiliers de Philippe, Nathanaëlle et leurs trois enfants d'une part, Franck et Carole d'autre part . Les retrouvailles sont chaleureuses ( nous avons passé Noël ensembles à Mindelo au Cap Vert) .
Nous sommes prêts pour partir le lendemain matin vers Sainte Lucie que nous sommes tous impatients de découvrir .....
suite au prochain article
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