Profitant d'une fenêtre météo favorable sur 5 jours , nous décidons de filer directement vers Madère sans étape au Portugal .
Nous reconstituons notre stock de produits frais et quittons Baiona en milieu de journée en même temps que Frédéric et Camille -eux sur un POGO 8,50 .
Le vent souffle du Nord-Est . Nous équipons Esclarmonde des tangons pour utiliser le balooner de génois .
En pratique, nous ne serons pas longtemps vraiment vent arrière et nous ne l'utiliserons que pour tangonner le génois seul .
Nous réduisons la voilure la nuit pour ne pas avoir de mauvaise surprise .... toute option a un coût ! Nous n'avançons pas aussi vite que prévu : 6 nœuds de moyenne .
Nous sortons de la prévision météo préparée par Olivier , pas de beaucoup ..... mais quelques heures ça compte parfois ....
Après 4 jours de navigation sans histoire , Olivier, nous alerte sur le creusement d'une dépression à l'arrivée sur Porto-Santo , l'ile Nord de l'archipel de Madère .
En effet, vers 18 heures mercredi soir, le ciel se couvre d'un gris menaçant .... le baromètre descend .... et le vent commence à monter significativement (rafales de l'ordre de 28 / 32 nœuds de sud -est ) .
Nous ne sommes pourtant pas loin du port ; nous avons le phare d'atterissage en ligne de mire , .... reste environ 4 heures de navigation ..... et la nuit arrive .
Serait il raisonnable de rentrer de nuit, dans un port inconnu ouvert au sud est, avec de telles conditions météo ?
Poser la question, c'est déjà y répondre !
Nous préférons l'option prudente qui consiste à rester au large pendant le coup de vent, en allant s'abriter des assauts la mer sur le coté sous le vent de l'Ile de Porto-Santo .
Inconfortable.... mais vraiment sans aucun risque ni pour l'équipage, ni pour le bateau .
Le coup de vent durant jusqu'au lendemain soir, nous décidons de faire l'impasse sur l'escale de Porto Santo et de filer jusqu'à Funchal , capitale de l'ile principale de l'archipel 25 miles plus au sud .
Nous croyons arriver aux Kerguelen avec cette brume tenace ! la température est cependant l'indice qui nous induit sur la bonne voie ..... 21 degrés par mauvais temps , ça change des jours précédents .
En arrivant sur le coté sud de l'Ile de Funchal, le soleil fini par pointer son nez et timidement faire lever la brume .
Nous arrivons au port de Funchal à 16h00 . Nous sommes installés par la capitainerie le long du môle , seul endroit dans ce petit port de plaisance où un voilier de notre taille peut être amarré . Nous avons d'ailleurs pas mal de chance que la place soit libre !
Le niveau de marée variant de 2 mètres environ à Madère, nous laissons des amarres assez longues pour permettre au bateau de ne pas se retrouver suspendu au quai par les taquets ! Le voilier s'écartant d'au moins d'un bon mètre du quai, Nicole apprécie peu de devoir faire l'équilibriste pour sauter sur la terre ferme ..... surtout qu'elle garde un souvenir bien présent de sa baignade imprévue le lendemain de xintia dans le port de commerce de la Rochelle . J'essaie de la convaincre que -ici- l'eau est beaucoup plus chaude mais manifestement , mes limites de capacité à convaincre sont atteintes !
Nous faisons les formalités de douane et d'enregistrement à la capitainerie où nous recevons un accueil plus sympathique qu'en Espagne .
Nous visitons la ville avec beaucoup d'intérêt : Monuments baroques, fortifications contre les incursions des pirates ... anglais, français et ne les oublions pas .... algériens, magnifique collection de peintures flamandes du XVI et XVII eme siècle au musée d'art sacré, l'urbanisme de la ville est significativement mieux maitrisé qu'à Ponta del Gada aux Açores( livrée aux promoteurs avec un front de mer type La Baule) avec des projets d'ouverture de la cité sur la mer , marché traditionnel très vivant avec des produits locaux ( légumes , fruits exotiques, poissons viande, fromages) d'excellente qualité à des prix qui interpellent .
Nous faisons demain la visite de la partie Est de l'agglomération et Dimanche, avant de partir, nous faisons une excursion vers l'ouest de l'ile (jusqu'à Porto Moniz) en passant par les montagnes au centre de cette zone volcanique où abondent canyons, sources chaudes, portant une végétation luxuriante - dont une partie en forêt primaire .
Sans aucun doute, c'est une destination qui mérite le détour en privilégiant une période plus propice !
Nicole et Louis ont soigneusement préparé leur voilier Amel pour réaliser leur projet de tour du monde . Ce blog est un lien avec la famille,les amis, les copains pour conserver le contact . Vous pouvez savoir où nous sommes par le lien dans l'article "connaitre notre position. N'hésitez pas à nous questionner si nous pouvons être utiles .... ce sera avec plaisir .
vendredi 29 novembre 2013
vendredi 22 novembre 2013
dernière étape devant les rias galiciennes : Baiona
Navigation très paisible pour cette étape entre Finistéra et Baiona ; vent modéré de +/ -10 nds, de travers, nous obligeant à jouer au chat et à la souris avec les voiles .
Pour le fun, nous sortons le balooner d'artimont : c'est une très belle voile qui s'intercale entre les deux mâts du voilier .
Photo prise de la poupe
Nous finissons sans vent devant les iles Cies au couchant ..... et après une tentative trop tardive de mise sous spi asymétrique, la balade se termine par 13 nautiques sous risée PERKINS .
Nous les avions aperçus dans le mauvais temps à la sortie du Perthuis d'Antioche ; ils ont dû se dérouter vers Gijon suite à un problème de pilote .
Nous visitons la citadelle -Monte- réal - petit Carcassonne (2kms de périmètre, 18 hectares intra-muros) dans un cadre superbe face à la mer :
Pour le fun, nous sortons le balooner d'artimont : c'est une très belle voile qui s'intercale entre les deux mâts du voilier .
Photo prise de la poupe
Nous finissons sans vent devant les iles Cies au couchant ..... et après une tentative trop tardive de mise sous spi asymétrique, la balade se termine par 13 nautiques sous risée PERKINS .
Nous faisons la connaissance de Camille et Frédéric . Sur leur POGO de 8,50 m- Apache- ils font à peu près le même parcours que nous . Nous les avions aperçus dans le mauvais temps à la sortie du Perthuis d'Antioche ; ils ont dû se dérouter vers Gijon suite à un problème de pilote .
Nous visitons la citadelle -Monte- réal - petit Carcassonne (2kms de périmètre, 18 hectares intra-muros) dans un cadre superbe face à la mer :
Les vieilles ruelles parallèles au front de mer sont typiques .
C'est un endroit paisible où nous aurons plaisir à revenir musarder en période estivale .
Au dîner, le bateau s'anime : Camille , Frédéric montent à bord, Vincent (Pogo 10,40 ) se joint à nous autour d'un délicieux risotto préparé par Nicole . C'est la dernière soirée de Vincent à Baiona pour cette année ; en effet, il laisse son canot en hivernage ici ;
Sébastien ; skipper d'un pogo 6,50 dans la transat Douarnenez - Pointe à Pitre (Kickers) et son collègue David se joignent à nous .
Olivier nous envoie un fichier météo complet pour rejoindre Madère : La voie météo est favorable pour partir demain midi .
Pensée pour nos amis à la peine
Beaucoup de choses passent par la tête en cheminant vers Compostelle , du futile au sacré, du magique à la rationalité la plus "moderne" .
Ce que nous nous étions préparés à faire à St Jacques, n'a pû l'être cette année suite à la blessure de Nicole à mi-chemin .
Ce n'est que partie remise pour ce qui concerne la voie terrestre ....
Obstinés, .... c'est en voilier que nous nous sommes arrêtés ici , à Cap Finistère , en mettant nos pas - mieux vaudrait d'ailleurs évoquer les sillages -,dans ceux des pellerins anglais qui -au moyen âge- arrivaient sur les bateaux de la Shell ..... (d'où l'emblème de la coquille) .
Ce lieu est étrange , comme tous les endroits chargés d'Histoire, marqué par les générations de jacquets qui se sont succédées ......
C'est un de ces endroits où l'on prend la mesure de la fragilité de la condition humaine .... ici, pas d'ascenceur pour VIP, de PQ pour "cadres", ni de rosette à la boutonnière décrochée par le dernier artiste à la mode bien en cour dans les allées du pouvoir ......
Ici , à la "fin de la Terre", le Soleil disparait chaque soir dans les ténèbres de l'Atlantique ..... Costa de la Morte .... Thèbes ..... Nous sommes là à l'entrée d'un gouffre ouvert aux profondeurs de l'Humanité .
Le Granite inspire une transcendance troublante aux terroirs qu'il supporte ; pour preuve la Gallice, le Limousin, la Bretagne.... sont de ces vieux socles herciniens . Là, "le temps ne se compte pas plus en minutes qu'en nuits, prélevé directement sur l'éternité qui nous est due " (Y Queffelec) .
Le miracle est qu'à chaque génération, de ce chaos de pierres, renaissent, sous l'action de la main de l'homme qui les taillent, les monuments -petits ou grands- qui tracent le chemin ininterrompu des Jacquets . Finistéra en est l'endroit symbolique de son terme .
Notre escale ici est particulièrement dédiée à trois couples d'amis auxquels nous portons un attachement particuliers ; Ce blog n'étant pas un espace d'expression intime, ils se reconnaîtront .
Ils partagent en commun l'épreuve de la maladie , la seule compétition sérieuse dans laquelle il soit possible d'être engagé dans ce bas monde .
Chers amis :
Quelque chose brille pour vous dans la nuit à Finistera . Bien que toute menue et timide, sa flamme est l'énergie, sa lumière l'espérance . Qu'elle vous donne la force de surmonter cette épreuve ... Tenez bon , nous vous aimons .
Le portable sonne . Le présent s'impose à nous : c'est un MMS d'Olivier, notre routeur , qui nous annonce l'arrivée d'une dépression -au nord cette fois- sur le Cap Finistère . Il nous conseille de déguerpir plein sud .... si possible jusqu'à Lisbonne .
Dès le lever du jour, nous remontons l'annexe à bord, sur le roof de la cabine arrière, le moteur rangé dans le coffre .... le tout solidement sanglé .
En route vers le sud - Fissa !
Ce que nous nous étions préparés à faire à St Jacques, n'a pû l'être cette année suite à la blessure de Nicole à mi-chemin .
Ce n'est que partie remise pour ce qui concerne la voie terrestre ....
Obstinés, .... c'est en voilier que nous nous sommes arrêtés ici , à Cap Finistère , en mettant nos pas - mieux vaudrait d'ailleurs évoquer les sillages -,dans ceux des pellerins anglais qui -au moyen âge- arrivaient sur les bateaux de la Shell ..... (d'où l'emblème de la coquille) .
Ce lieu est étrange , comme tous les endroits chargés d'Histoire, marqué par les générations de jacquets qui se sont succédées ......
C'est un de ces endroits où l'on prend la mesure de la fragilité de la condition humaine .... ici, pas d'ascenceur pour VIP, de PQ pour "cadres", ni de rosette à la boutonnière décrochée par le dernier artiste à la mode bien en cour dans les allées du pouvoir ......
Ici , à la "fin de la Terre", le Soleil disparait chaque soir dans les ténèbres de l'Atlantique ..... Costa de la Morte .... Thèbes ..... Nous sommes là à l'entrée d'un gouffre ouvert aux profondeurs de l'Humanité .
Le Granite inspire une transcendance troublante aux terroirs qu'il supporte ; pour preuve la Gallice, le Limousin, la Bretagne.... sont de ces vieux socles herciniens . Là, "le temps ne se compte pas plus en minutes qu'en nuits, prélevé directement sur l'éternité qui nous est due " (Y Queffelec) .
Le miracle est qu'à chaque génération, de ce chaos de pierres, renaissent, sous l'action de la main de l'homme qui les taillent, les monuments -petits ou grands- qui tracent le chemin ininterrompu des Jacquets . Finistéra en est l'endroit symbolique de son terme .
Notre escale ici est particulièrement dédiée à trois couples d'amis auxquels nous portons un attachement particuliers ; Ce blog n'étant pas un espace d'expression intime, ils se reconnaîtront .
Ils partagent en commun l'épreuve de la maladie , la seule compétition sérieuse dans laquelle il soit possible d'être engagé dans ce bas monde .
Chers amis :
Quelque chose brille pour vous dans la nuit à Finistera . Bien que toute menue et timide, sa flamme est l'énergie, sa lumière l'espérance . Qu'elle vous donne la force de surmonter cette épreuve ... Tenez bon , nous vous aimons .
Le portable sonne . Le présent s'impose à nous : c'est un MMS d'Olivier, notre routeur , qui nous annonce l'arrivée d'une dépression -au nord cette fois- sur le Cap Finistère . Il nous conseille de déguerpir plein sud .... si possible jusqu'à Lisbonne .
Dès le lever du jour, nous remontons l'annexe à bord, sur le roof de la cabine arrière, le moteur rangé dans le coffre .... le tout solidement sanglé .
En route vers le sud - Fissa !
mardi 19 novembre 2013
La traversée du Golf de gascogne
Nous quittons La Rochelle sous des auspices favorables d'un magnifique arc en ciel complet ...... malgré les nuages menaçants :
Compte tenu des conditions météo musclées annoncées, nous avons fait deux étapes :
350 nautiques entre La Rochelle et El Ferrol :
Nous sommes partis de La Rochelle jeudi 14 en début d'après midi .
C'est la seule fenêtre de vent de nord - Nord est qui s'est établie entre un train ininterrompu de dépressions d'ouest . Pas vraiment le choix pour partir donc .
Au nord ouest au départ, le vent nous a obligé à faire un près bon plein assez éprouvant juste au départ . Passé Chassiron, les creux voisinaient avec les 4 mètres .
Heureusement, comme nous l'avait annoncé Olivier, notre routeur, le vent est remonté progressivement Nord puis Nord - Nord est durant la traversée .
Tout s'est bien déroulé ensuite , mais avec une mer forte . Les conditions ne se sont pas vraiment prêtées à faire une cuisine élaborée ; Heureusement Nicole avait préparé une excellente quiche ... qui a duré 2 jours tellement les appétits étaient timides ...... et le froid de canard !
Le pilote auto n'a pas faibli un instant..... lui ! malgré quelques bonnes déferlantes et rafales généreuses . Changeant d'option le vendredi matin, nous avons diminué notre vitesse et réduit la toile la nuit pour éviter d'arriver trop tôt devant les caps de la Corogne où les sur-ventes sont fameuses . Bien nous en a pris car nous avions quand même 30 nœuds apparents grand largue a 9 / 10 nds sur le fond .
Nous avons innové avec un collier colson fixé sur le col de cygne de l'évier pour sauver l'amarylis qui était très menacée par les coups de gites consécutifs aux vagues teigneuses nous prenant de travers au départ, puis par la hanche ensuite (3/4 arrière) :
Examen passé avec succès pour Esclarmonde pour cette premiere étape que l'on achève en 48 heures en prenant un mouillage très confortable et de très bonne tenue au fond du nouveau port à l'entrée d'El Ferrol . Nous sommes samedi 15 heures .
Affamés, nous nous ruons sur les ustensiles de cuisine et j'enfile le tablier que nous a offert Jean à l'occasion d'une mémorable sortie en mer ..... jusqu'aux Sables d'Olonne et retour à St Martin de Ré ....
Le canard et les pommes sarladaises sont délicieuses .
Nous faisons ensuite le tour du bateau pour en vérifier chaque élément après toute mise à l'épreuve . Horreur lorsque nous arrivons à la poupe ..... l'hydro-générateur ne tient plus que par 2 boulons !
J'enfile le bleu de chauffe, le gilet de sauvetage et le harnais ; en effet il faut intervenir en se penchant en déséquilibre sur l'arrière du bateau .... comme ça glisse , il est très possible d'aller à tout moment se baigner ! à toutes fins utiles, l'échelle est positionnée pour éviter de rester trop longtemps dans de l'eau que j'estime un peu fraîche pour mes -déjà- vieux os !
Nous remettons tout en place sans mettre un orteil dans l'eau ; Il n'y a pas de casse et plus de peur que de mal . L'essai en mer du lendemain sera concluant . L'hydro-générateur est enfin opérationnel .....Il faut savoir être patient, mais quand ça marche .... ça envoie du courant à en revendre à EDF !
Seconde étape : 80 nautiques . Dimanche, nous partons de notre mouillage à El Ferrol avec pour destination de passer le Cap Finistère et mettre derrière nous définitivement le Golf de Gascogne .
Nous avions le projet de partir tôt ...... panne d'oreiller ! Nous remontons l'ancre puis nous mettons sous voile directement à 10h00 .
Le temps est assez dégagé en cette matinée ; nous croisons bon nombre de pêcheurs du dimanche qui nous saluent et nous souhaitent bon vent .
La navigation est agréable, toujours rythmée par la houle de Nord-ouest assez puissante .
Nous mettons la ligne que Patrick nous a confiée à l'eau ...... des fois qu'un thon voudrait se suicider ! nous remontrons la ligne en doublant le cap Finistère .... sans succès pour cette première tentative .
Nous faisons route un moment avec deux dauphins que nous perdons de vue lorsque nous devons changer d'amure pour se rapprocher du cap Finistère .....
Nous admirons le coucher du soleil sur cette fin de terre ...... Costa de la Morte disent les Galiciens ;
d'ailleurs pas seulement parce-que cette côte est semée d'embuches pour les navigateurs , mais surtout car cette terre a vu prospérer les rites solaires ..... L'astre plonge dans l'océan chaque soir ..... c'était du temps où le temps était circulaire et non linéaire ...... L'Espagne moderne évoluerait -elle vers un régime sans celtes ?
Nous sommes donc arrivés à l'extrémité de Compostelle par l'autre coté puisque nous n'avons pû - pour le moment- le terminer par la voie terrestre cet été .
Nous mettons à profit le mouillage devant le petit port de pêche Corcubion .......
pour faire l'entretien courant après une traversée virile :
Compte tenu des conditions météo musclées annoncées, nous avons fait deux étapes :
350 nautiques entre La Rochelle et El Ferrol :
Nous sommes partis de La Rochelle jeudi 14 en début d'après midi .
C'est la seule fenêtre de vent de nord - Nord est qui s'est établie entre un train ininterrompu de dépressions d'ouest . Pas vraiment le choix pour partir donc .
Au nord ouest au départ, le vent nous a obligé à faire un près bon plein assez éprouvant juste au départ . Passé Chassiron, les creux voisinaient avec les 4 mètres .
Heureusement, comme nous l'avait annoncé Olivier, notre routeur, le vent est remonté progressivement Nord puis Nord - Nord est durant la traversée .
Tout s'est bien déroulé ensuite , mais avec une mer forte . Les conditions ne se sont pas vraiment prêtées à faire une cuisine élaborée ; Heureusement Nicole avait préparé une excellente quiche ... qui a duré 2 jours tellement les appétits étaient timides ...... et le froid de canard !
Le pilote auto n'a pas faibli un instant..... lui ! malgré quelques bonnes déferlantes et rafales généreuses . Changeant d'option le vendredi matin, nous avons diminué notre vitesse et réduit la toile la nuit pour éviter d'arriver trop tôt devant les caps de la Corogne où les sur-ventes sont fameuses . Bien nous en a pris car nous avions quand même 30 nœuds apparents grand largue a 9 / 10 nds sur le fond .
Nous avons innové avec un collier colson fixé sur le col de cygne de l'évier pour sauver l'amarylis qui était très menacée par les coups de gites consécutifs aux vagues teigneuses nous prenant de travers au départ, puis par la hanche ensuite (3/4 arrière) :
Examen passé avec succès pour Esclarmonde pour cette premiere étape que l'on achève en 48 heures en prenant un mouillage très confortable et de très bonne tenue au fond du nouveau port à l'entrée d'El Ferrol . Nous sommes samedi 15 heures .
Affamés, nous nous ruons sur les ustensiles de cuisine et j'enfile le tablier que nous a offert Jean à l'occasion d'une mémorable sortie en mer ..... jusqu'aux Sables d'Olonne et retour à St Martin de Ré ....
Le canard et les pommes sarladaises sont délicieuses .
Nous faisons ensuite le tour du bateau pour en vérifier chaque élément après toute mise à l'épreuve . Horreur lorsque nous arrivons à la poupe ..... l'hydro-générateur ne tient plus que par 2 boulons !
J'enfile le bleu de chauffe, le gilet de sauvetage et le harnais ; en effet il faut intervenir en se penchant en déséquilibre sur l'arrière du bateau .... comme ça glisse , il est très possible d'aller à tout moment se baigner ! à toutes fins utiles, l'échelle est positionnée pour éviter de rester trop longtemps dans de l'eau que j'estime un peu fraîche pour mes -déjà- vieux os !
Nous remettons tout en place sans mettre un orteil dans l'eau ; Il n'y a pas de casse et plus de peur que de mal . L'essai en mer du lendemain sera concluant . L'hydro-générateur est enfin opérationnel .....Il faut savoir être patient, mais quand ça marche .... ça envoie du courant à en revendre à EDF !
Seconde étape : 80 nautiques . Dimanche, nous partons de notre mouillage à El Ferrol avec pour destination de passer le Cap Finistère et mettre derrière nous définitivement le Golf de Gascogne .
Nous avions le projet de partir tôt ...... panne d'oreiller ! Nous remontons l'ancre puis nous mettons sous voile directement à 10h00 .
Le temps est assez dégagé en cette matinée ; nous croisons bon nombre de pêcheurs du dimanche qui nous saluent et nous souhaitent bon vent .
La navigation est agréable, toujours rythmée par la houle de Nord-ouest assez puissante .
Nous mettons la ligne que Patrick nous a confiée à l'eau ...... des fois qu'un thon voudrait se suicider ! nous remontrons la ligne en doublant le cap Finistère .... sans succès pour cette première tentative .
Nous faisons route un moment avec deux dauphins que nous perdons de vue lorsque nous devons changer d'amure pour se rapprocher du cap Finistère .....
Nous admirons le coucher du soleil sur cette fin de terre ...... Costa de la Morte disent les Galiciens ;
d'ailleurs pas seulement parce-que cette côte est semée d'embuches pour les navigateurs , mais surtout car cette terre a vu prospérer les rites solaires ..... L'astre plonge dans l'océan chaque soir ..... c'était du temps où le temps était circulaire et non linéaire ...... L'Espagne moderne évoluerait -elle vers un régime sans celtes ?
Nous sommes donc arrivés à l'extrémité de Compostelle par l'autre coté puisque nous n'avons pû - pour le moment- le terminer par la voie terrestre cet été .
Nous mettons à profit le mouillage devant le petit port de pêche Corcubion .......
pour faire l'entretien courant après une traversée virile :
Olivier, notre routeur nous a fait passer dans la journée les prévisions météo pour descendre en direction de Madère : 700 nautiques , 4 jours de navigation au portant si tout va bien .
Une dépression arrive vendredi avec 30 nœuds annoncés .... 40 à 45 dans les rafales .... nous passons notre tour cette fois !
Nous allons longer tranquillement les ria galiciennes et nous mettrons à l'abri le moment venu si necéssaire pour laisser filer le gros temps . Le centre de la dépression devrait passer plus bas à hauteur de Gibraltar . ; Nous avons le temps maintenant que nous sommes sortis du golf de Gascogne ! Ne dit -on pas que sur un tour de l'atlantique par les Antilles, le plus dur est fait ?
Même si nous parvenons à lire , nous n'avons pas pris de temps pour visiter quoique ce soit ! Il est vrai que la Galice n'est pas loin de nos bases et il sera facile d'y revenir plus tard ; nous préférons arriver le plus rapidement possible à Madère ..... déjà pour les quelques degrés qui manquent !
Ce matin mercredi, nous avons différé notre départ de quelques heures ; nous réglons avec le CNES un problème de programmation des contacts d'urgence sur notre balise de détresse 406 MGZ . Sujet sensible qui mérite d'être traité avec attention . En réalité après investigations , notre balise relève de l'ANFR ( agence nationale des fréquences) qui gère le fichier des contacts de détresse pour le maritime .
Désormais, tout est clair en ce qui concerne les contacts des services de secours en cas de détresse : Que ce soit avec la balise SPOT ou avec la balise EPIRB 406 Mghz , le même personnes seront contactées .
Suite au prochain numéro ......lors de la prochaine escale !
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