Nous avons touché la Guyane au niveau des îles du Salut, c'est à dire juste au large de Kourou . Cette ville champignon s'est développé depuis peu de temps : la création du Centre spatial guyanais remonte à 1965 , période à laquelle il fallait trouver un site de substitution aux installation situées dans le Sahara algérien où la France a lancé son premier satellite – Astérix- avec un lanceur « Diamant ». Kourou est distante de 60 kms dans l'Ouest de Cayenne, la ville capitale de ce département grand comme 1/5 de la métropôle .( environ 100 000 Km²) .
J'avais visité cette base 1992 en marge d'un déplacement professionnel . Que de changements !
Son emplacement près de l'équateur permet d'augmenter la capacité de projection dans l'espace de satellites lourds (charge utile de 10 tonnes) ou de diminuer l'énergie nécessaire au tir à poids identique : à titre d'ordre de grandeur, le même tir consomme 1/3 de plus d'énergie à Cap Canavéral à Baïkonnour qu'à Kourou . La cause de ce phénomène réside dans « l'effet de fronde » lié à la vitesse de rotation de la terre , maximale à l'équateur. Pour fixer quelques ordres de grandeur, le lanceur Ariane V mesure 53 m de hauteur et pèse près de 600 tonnes . Au décollage, chacun des 2 boosters latéraux développe 520 tonnes de poussée et consomme 2 tonnes de combustible à la seconde !
Faisant escale à Kourou il était naturel de faire la visite du Centre Spatial Guyanais (CSG) du CNES ( Centre National d'Etudes Spatiales) . Sur l'aire d'accueil, nous espérions une pointe d'humour avec un clin d'œil au moyen d'une fusée rouge et blanche ..... mais nous sommes accueillis par la maquette grandeur réelle du monstre de technologie .
Le jour dit, nous arrivons à 8h00 à l'entrée du CSG ( attention , il est nécessaire de réserver à l'avance) . L'organisation est parfaitement réglée : contrôle et dépôt des passeports, contrôle corporel de sécurité avant la montée dans le bus . C'est parti pour 4 heures de découverte du site . Le CNES dispose d'un domaine de 650 km² ..... nous n'entrevoierons que l'essentiel donc : Trois pôles distants de 25 kms environ structurent cet espace : L'aire Ariane , l'aire Soyouz, l'aire Vega . Une aire spéciale dédiée à la fabrication des combustibles permet une production locale par Air Liquide .
L'aire Ariane V est la plus impressionnante du fait de la puissance de ce lanceur capable d'envoyer une charge utile supérieure à 10 tonnes dans l'espace .
L'aire de lancement d'Ariane V : des équipements de refroidissement colossaux gérés par les pompiers de Paris . Les grandes antennes servent à créer une cage de protection contre la foudre .
Le château d'eau sur la droite du lanceur est vidé en quelques dizaines de secondes : c'est la raison de l'incroyable nuage de vapeur blanche destiné à laver les fumées de combustion des poudres des deux boosters . Chacun consomme deux tonnes de poudre à la seconde . 520 tonnes de poussée par booster .
La salle de commande des paramètres techniques du lancement
La salle JUPITER d'où le directeur du CSG centralise toutes les informations internes et externes pour autoriser le lancement .
L'aire Soyouz
La zone de combustion sous la fusée Soyouz . Ce lanceur est plus petit ; il emporte seulement 3 tonnes en orbite . Sa robustesse et sa fiabilité sont légendaires .
Des équipements et installations très importants répartis sur des espaces très vastes ....
La chasse étant interdite dans cet immense domaine, la faune est très préservée . La question de la pollution due aux poudres de lancement est soigneusement "greenwachée" par nos charmantes guides .
Nous assistons au lancement d'Ariane V le 6 février . magnifique succès !
Pas de chance , un plafond nuageux très bas interdit de voir très brièvement autre chose qu'une boule de feu qui perce les nuages .... Rien à regretter cependant : La mise à feu des boosters déclanche un bruit assourdissant et un vrai tremblement de terre à des kilomètres à la ronde !
Le lien avec le film produit par Ariane espace en dit plus long sur tout le processus d'un lancement .
http://www.videocorner.tv/
La
base spatiale est un grand bol de modernité et de succès autour
d'un programme d'innovation ambitieux.
Le lancement de la fusée
est un moment impressionnant : c'est un véritable tremblement
de terre et une luminosité caractéristique . La fusée met 11
minutes pour arriver au dessus de l'Afrique.... nous avons mis 11
jours en voilier pour traverser ! En 30 minutes, les 2
satellites ont été placés en orbite avec succès . C'est un moment
passionnant . C'est aussi une légitime cause de fierté pour notre
pays (le CNES -centre national d'études spatiales-) et pour l'ESA
bras séculier de l'Europe en la matière.
C'est pourquoi, nous
avons écouté avec étonnement le Président du CNES, Monsieur
Israël souhaiter la bienvenue et présenter le tir aux clients et spectateurs
en utilisant la langue de Shakespeare ; Rassurez vous, pour nous
les ploucs Français , il était quand même prévu un traducteur !
Que doivent penser les clients chinois de cette élite "mondialisée"
en perte de racines ? Un accueil en Français - traduit en
Anglais - avec un vrai propos amical en chinois en l'honneur des
clients aurait eu un autre panache ! Excusez nous d'attacher
de l'importance au symbôles ........nous devons devenir de vieux
c...... ! (Mr Obama recevant le Pt de la République a parlé dans sa langue en mettant en français une touche d'humour ..... je ne suis pas seul à penser comme ça donc ; ça me rassure .... )
Si l'on veut revenir à
une pensée positive, il faut se remémorer que
confier l'Europe à des scientifiques ou des ingénieurs a donné
et donne manifestement des résultats plus probants qu'en confier les
clés aux sbires de Goldmann- Sachs jouant du tambourin à des
aparatchicks carriéristes dansant dans l'espace
politico-médiatique comme de vulgaires ours de foire ! Peut être est il même possible de
supposer - sans beaucoup de risque de se tromper- que les citoyens continueraient de voter pour
elle - à juste titre d'ailleurs - et même avec
enthousiasme ! si l'Europe continuait à porter d'aussi beaux projets .
« I have a
dream !!! » disait Martin Luther-King . Revenir à une gouvernance par des gens
vertueux et conscients de leurs fonction symbolique pour que le
citoyen puisse s'y identifier : A quelques semaines d' élections qui s'annoncent dramatiques, voilà peut être un bonne
piste pour sauver le grand projet européen ! Quand on
voit les difficultés rencontrées par le commissaire européen
Michel Barnier pour faire avancer le projet de régulation de la
finance en Europe, on est certain de deux choses : l'une très
positive : les hommes de qualité existent ….. et l'autre
moins : que ce rêve est encore loin de se réaliser !
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