Tout d'abord, fait marquant, la
configuration de l'équipage a été modifiée par l'arrivée à bord
de Nina et d'Antonin qui nous rejoignent pour effectuer cette
traversée . Âgés de 25 ans, spécialistes des médias après leur
diplôme à Sciences Po Paris, ils vont au Brésil faire un reportage
. La Guyane , notre destination, les rapproche . Bien que non
prévue à notre programme, cette association avec des équipiers "bateau -stoppeurs"-
nous a parue sympathique . Et de fait nous ne le regretterons pas
tant nous avons passé de bons moments d'échange autour de nos
lectures, de la cuisine de bons petits plats, de la musique à bord (très variée) , parfois refait le
monde et plus important que tout : révisé notre pratique du
tarot !
Nous quittons Mindelo en début d'après
midi pour une courte étape : En effet, nous avons décidé de
nous arrêter dans la baie de Tarrafal , au sud de l'ïle de Sao
Antao . Deux avantages avec cette escale : Le premier est
d'avoir un aperçu de cette partie de l'ïle que nous n'avons pas
visité , le second est de caréner la coque dans une eau claire et
propre avant de traverser .
Nous arrivons à la tombée de la nuit
au mouillage . Le lendemain matin, les pêcheurs nous conseillent de
nous reculer un peu ….. car les fonds remontent brutalement vers la
plage . Nous suivons prudemment leurs suggestion en mettant 50
mètres entre nous et le sable chaud …..
Le lendemain matin, nous nous mettons à
la tâche ….. Nous sommes à trois à frotter la coque . Nous y
passons deux heures tant elle était déjà salie : l'immobilité
à Mindelo a favorisé la prolifération d'algues et de petits
coquillages qui se sont multipliés malgré la présence d'un
antifouling censé être puissant …...
Nous avons une séquense émotion forte
avec le narguilée de plongée : la section des fils étant
manifestement sous dimensionnée pour un usage avec les deux
compresseurs ….. le fil branché sur le parc batteries s'enflamme dans le compartiment moteur ….Alertés par la fumée déjà
dense et l'odeur caractéristique, je descends en catastrophe avec
une couverture dans la cale faire le pompier Nous en sommes
quitte pour une vraie bonne frayeur et en prime une bonne
douche pour retirer l'odeur des fils électriques cramés . Désolés mais nous n'avons pas eu la présence d'esprit de faire une photo ! .
Nous débarquons directement sur la
plage ….. rock § roll ! Il y a des vagues déferlantes qu'il
faut savoir identifier ….. et ce n'est pas notre fort ! Nous
arrivons bien trempés …. mais l'avantage est que l'on sèche
vite ! (nous n'avons que très peu de photos …. et pour
cause : nous ne prenons pas nos équipements compte tenu des
conditions scabreuses de débarquement et d'embarquement ; nous
avons d'ailleurs bien fait car tout aurait été détruit par
l'immersion dans l'eau de mer )
Arrivés enfin à pied sec, nous allons
déjeuner chez le restaurateur allemand installé sur la plage .
Formule potage / poisson frugale mais délicieuse pour 4 € bière comprise . Cadre enchanteur
….. que demander de mieux ?
Nous visitons le petit village l'après
midi après la sieste . Moments de rencontre avec les pêcheurs à qui
nous commandons du poisson pour préparer notre traversée . Rendez
vous est pris pour leur retour de marée du lendemain avant notre
départ .
Nicole, toujours attirée par l'humanitaire ne se fait pas prier pour se rendre au chevet d'une maman et son enfant malades tous deux
. Antonin assume la traduction ….. A sa décharge certains faux
amis de la langue portuguaise sont particulièrement traîtres !
Constipado signifie ….. enrhumé ! Vous aussi vous avez
perdu ! Nina rectifie le quiproquo : on est toujours moins bêtes à plusieurs que tout seul ... c'est bien connu ! . Nous faisons le tour de
la boîte à pharmacie ; Nicole donne les pilules qui vont bien
pour cette pathologie .
Comme prévu, nous quittons Tarrafal le
4 janvier en début d'après midi . Les prévisions météo d'Olivier sont
favorables : vent de 15 / 20 nds venant du Nord-Est . le tapis rouge est déroulé pour traverser !
Nous mettons sous voile en début d'après midi ; il nous faudra
plusieurs heures pour dégager le lit du vent de l'ïle dont les falaises très élevées créent une très importante turbulence très loin au large .
Olivier nous conseille de faire une
route assez Nord pour limiter les risques de traversée de zones
orageuses et les zones de calme : ne pas descendre en dessous de 12° Nord . De fait nous monterons jusqu'au 17° N en suivant une
route au 275 / 280° et nous virerons au 39° W pour faire route directe au 225 / 230 ° sur les îles du Salut à
l'entrée de la rivière de Kourou en Guyane . C'est seulement dans cette
dernière séquense de navigation que nous allons installer le balooner de
génois . En effet le vent mollit en virant Est et la configuration
génois / balooner d'artimon mise à poste au départ pour tirer un large bord travers arrière n'est plus adaptée .
L'installation du balooner de génois m'inquiète un peu : Nous prenons toutes les précautions . Nous réussissons parfaitement notre
manœuvre et gagnons instantanément 2 nds : Tiré par l'avant , la
coque s'assoit sur l'eau et on ressent une stabilité exceptionnelle
. C'est la première fois que nous lançons cette voile
seuls ! ( C'est Loïc et Christine -Ouzouri- qui ont eu la
gentillesse de nous expliquer sa mise en œuvre et de nous donner le
sésame : la notice de 3 pages très bien faite pour l'utiliser
correctement ! merci encore )
Nous aurons bien besoin d'avoir toute la puissance des voiles pour étaler le courant cotier du guyane qui monte du brésil vers les antilles .... 2,5 à 3 kns par le travers en finissant d'arriver sur les iles du salut ..... Nous faisons cap sur Cayenne , voire à certains moments Belem et notre route fond nous conduit à Kourou ! Cela rappellera à ceux qui l'ont passé, l'exercice pratique du permis hauturier dans la baie de Quiberon !
Nous arrivons au petit jour, soleil levant aux Iles du Salut qui sont a 8 nautiques au large de Kourou au débouché du fleuve du même nom .
l'archipel composé des 3 iles apparait ....
L'ile du diable à droite, l'ile royale au centre, l'ile saint Joseph à gauche
Avec le jour , on distingue plus nettement l'existence d'un étroit passage entre l'ile Royale et l'ile Saint Joseph .
Nous posons l'ancre dans le mouillage bien abrité de la houle d'Est et nous préparons à descendre sur l'ile royale . L'archipel a été cédé par la marine au CNES (Centre national d'études spatiales) car les iles sont sous la trajectoire des lanceurs pour les mises en orbite de satellites destinés à l'altitude de 36000 kms .
Nous avons la chance d'arriver juste à temps pour suivre la visite guidée . Deux heures plus tard, notre guide terminera sa présentation sous les applaudissements du groupe enchanté tant par la précision de la narration que par tant de faconde .
Nous compléterons les photos de l'ile Royale lors de notre second passage aux iles en fin du mois . Nous ne résistons cependant pas à l'idée de vous faire partager le charme de la peinture de "FLAG", plus précisément de Francis Lagrange . Grand faussaire devant l'éternel, ce détenu a peint de nombreuses toiles mettant en scène la vie quotidienne aux Iles du Salut, à St Laurent du Maroni et des fresques dans les églises des lieux de détention (notamment celles de l'ile Royale ) . Incorrigible, Lagrange n'a pas manqué de mettre son grand talent au service d'un nouveau projet ..... fabriquer et écouler au sein même du bagne de la fausse monnaie !
le rassemblement des bagnard et leur embarquement à St Martin de ré sur le navire carcéral "la Martinière" (qui aurait pensé à cette époque que "la Martinière" deviendrait ...... le glacier le plus à la mode de toute l'Ile de ré ?)
Le transport des bagnards dans les cages métalliques dont est équipée 'La Martinière"
La vie dans les blocs collectifs le soir après le travail
Il reste quelques photos à compléter mais nous mettons en ligne tout de même .....
Pour la suite de la visite des iles du salut .... merci de consulter l'article spécial que nous leur consacrons . à bientôt ....
on attend la suite avec impatience ;)
RépondreSupprimeren attendant, ça va bientot etre l'époque des touloulous ......
http://revesdamazonie.fr/le-carnaval-des-touloulous-en-guyane/