dimanche 25 décembre 2016

Esclarmonde 3 est bien arrivée à St Pierre et Miquelon

Bonjour à tous .
Après les Antilles et son eau chaude ..... nous voici arrivés dans l'eau  froide !
Quelques détails de notre périple nord américain  méritent de vous être livrés :
Après une escale technique au Marin  à la Martinique pour régler un vieux problème de connexion du pilote automatique qui ne fonctionnait pas en mode vent  (Pb réglé par Azzedine qui a une excellente connaissance des produits B&G et Raytheon : à conseiller donc) un dernier coucou à notre ami Jo de la Pointe du Bout , nous avons  rejoint directement Saint Barth . Courte escale lors de laquelle nous avons loué un scooter pour faire le tour de l'Ile . Ambiance somme toute sympa avec un excellent accueil ; c'est très propre pour les antilles mais très consommation free tax ! C'est l'ile  Mustique dont on vous a déjà parlé dans ce blog ....  avec l'esprit français ..... On était content d'arriver - ça mérite la visite -  et autant d'en partir .....car le genre de rencontres possibles en de tels lieux porte une grande probabilité de superficialité consumériste .
De là, nous avons rallié la partie française de  St Martin  pour acheter des fournitures nautiques .
Si nous voulons honorer notre rendez vous le samedi 28 mai avec nos amis  américains Jane et Fred , nous devons prendre la mer rapidement . Nous ne prenons pas le temps de  visiter  l'ile  car la traversée vers le Nouveau Brunswick au  Canada via les Bermudes va nous prendre une bonne douzaine de jours  .

Nous naviguons très confortablement jusqu'aux Bermudes avec une température en très légère baisse 24 / 25 degrés ..... L'hydrogénrateur Watt & Sea  continue à fournir de l'électricité à profusion .... mais sa fixation commence à faiblir du fait de l'apparition d'un jeu autour du  boulon de fixation principal . Du fait d'une houle très formée , nous préfèrons ne pas prendre de risques inutiles en intervenant acrobatiquement  au large ... Nous décidons de faire un arrêt technique  nocturne dans la zone de mouillage à l'entrée des Bermudes . En 10 minutes chrono , nous souquons une sangle de camion autour de l'équipement et nous n'en entendrons plus parler jusqu'à Saint Pierre !

De là, les infos transmises par notre routeur bien aimé - Olivier - commençent à se gâter ...... Une dépression en train de se creuser  va s'imposer exactement sur notre trajectoire entre les Bermudes et Yarmouth ..... fini les verres à pied  et les parties de scrabble sur la table de cockpit ..... En effet , comme prévu,  nous prenons une petite tournée avec des rafales de 50 knts ( vent établi vers 35 / 38).
Nous continuons à faire route  au portant, sous pilote, voilure très réduite (environ 10 m2
 de Génois Sur Enrouleur - GSE ) . Les conditions de mer sont favorables avec une houle dans le sens du vent et du courant : rien à voir avec les conditions rencontrées en 2008 un peu plus à l'Est  en montant des Açores vers l'entrée du Saint Laurent  lorsque nous avons pris 65 knts vent contre courant.
Le principal changement réside dans la mise en route impérative du chauffage dans le bateau ! En quelques heures nous avons vu la température dégringoler de 22 / 23 degrés à 5 /6 ..... choc thermique assuré ! l'eau qui nous entoure doit être à 3 / 4 degrés ..... plus vraiment le moment pour y tremper ne serait ce qu' un orteil !

L'arrivée à Yarmouth au Canada  constitue une excellente introduction à la découverte  des courants de la baie de Fundy ..... célèbre pour être le lieu des plus fortes marées au monde ..... 16 mètres de marnage !    Les courants au Sud de la Nouvelle Ecosse sont à la mesure  des masses d'eau en mouvement ..... Comme nous n'avions presque plus de vent, nous finissons au moteur ..... 10/ 11  knts sur le fond,  moteur à 1250 trs / mns ça fait environ 5/ 6 knts de courant au large !   Gare à l'inversion de la marée ! on est presque à fond pour ne pas culer  sous le courant descendant !

Les  formalités de douane et de visa d'entrée au Canada sont faites auprès des customs de Yarmouth.
Accueil très professionnel  avec une visite approfondie du bateau . On est ici  dans un pays ou la notion de frontière a du sens .... ; manifestement  on est très loin de la désinvolture de "Schengen" . De là , nous prenons la mesure  d'une chose simple oubliée chez nous, qui atteste  de la vraie utilité d'une frontière  qui est en premier lieu celle de faire comprendre à un étranger qui arrive hors de son pays  qu'il n'est pas chez lui - même si on lui réserve le meilleur accueil   !

L'inventaire est complet : les douanières repartent avec quelques tomates, le reste de patates , les oignons ...... mais -  après un coup de fil à leur chef -  avec un sourire complice ....  nous laissent le stock de rhum à bord !  On a frôlé la correctionnelle ! 13 litres d'alcool  alors qu'on a droit qu'à 1 seul par personne .... sans compter les bouteilles de vin qui restent encore au fond de la cale ..... en résumé pas de désinvolture mais beaucoup d'intelligence dans l'application des règles .  Plutôt sympa comme premier contact !

La navigation vers notre point de rendez vous avec Jane et Fred  suppose la traversée d'une bonne  centaine de miles vers le fond de la baie de Fundy . Nous sommes en pleine époque de la pêche aux homards ..... ce sont donc  des centaines de lignes de casiers qui sont installées partout .... La navigation suppose une attention soutenue pour ne pas y prendre l'hélice ou l'hydrogénérateur  dans un bout . C'est surtout à l'étale de marée que c'est problématique  : Les bouées de casier comportent une grosse boule  reliée à la ligne de casiers au fond et une petite  reliée par un bout de 5 / 6 mètres qui permet - en surface- aux pêcheurs de l'attraper avec la gaffe . Quand la marée monte ou descend, les deux bouées sont dans le même axe du fait du courant ; Par contre  à l'étale le bout flotte sans tension  n'importe où autour .... et là, c'est vraiment dangereux .

Passant à proximité d'un chalutier, un pêcheur  jovial  - digne descendant d'un irlandais  roux et trappu - nous montre un homard et nous fait signe de nous approcher ....
Nous faisons demi tour et mettons les deux bateaux bord à bord à 2 / 3 mètres . Au bout d'une gaffe fermement tenue  , nous arrive un énorme seau rempli de 14 homards !  Ne sachant  simplement pas où mettre une telle quantité de bestioles bien vivantes je vide le seau dans le cockpit !

Nous demandons combien nous devons ..... Nothing !   Ce dont il n'est pas question bien sûr ! le seau repart vers son propriétaire lesté d'une bonne bouteille de cognac qui va faire la joie des trois larrons du bord  .... Rien qu'à voir le sourire du patron du chalutier on est sûr que le prochain voilier croisant - sous pavillon français - dans ces eaux,  recevra un accueil chaleureux !
Restait ensuite à régler le problème de savoir comment cohabiter sur Esclarmonde  avec 14 bestioles décidées à vendre chèrement leur peau ..... C'etait le début d'un scénario de western spaghetti  dont on se gardera de dévoiler la suite de crainte du ridicule ...... maintenant, nous sommes certains qu'il ne tue pas !

Après un mouillage devant  Seal Cove , petit port de pêche paisible, où deux homards passent au four pour dîner,  nous repartons le lendemain matin avec le courant pour rentrer dans le port de Head Harbor au nord de l'ile de Montébello .

Nous arrivons dans un port de pêche, un vrai ! pas un seul plaisancier n'est amarré ici . L'accueil est sympathique ; on nous indique un ponton flottant en cours d'aménagement sur lequel s'amarrer sans déranger les mouvements incessants de va et vient dans le havre .

Nous sommes prêts pour recevoir nos amis Jane et Fred à l'endroit le plus proche de la frontière du Maine .... reste à savoir s'il ont bien reçu l'information que nous n'étions pas allés à Saint Andrews , là où nous devions nous rejoindre initialement .... Tout fini par rentrer dans l'ordre , mon téléphone finissant - après avoir été ré-initialisé-  par capter le réseau bien timide dans cette contrée perdue .

Le samdi 28 mai, en fin de matinée, comme prévu 12 mois plus tôt, nous voyons le van Dodge de nos amis qui se profile .... Nous ne nous sommes pas vus depuis 20 ans ! Quelle joie de se retrouver !























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