mercredi 25 décembre 2013

Enigmes de Noël ...... pour les petits enfants et plus grands... si affinités !


La pratique du Mikado à bord  d'un voilier au mouillage donne des idées . Avec le roulis et le tangage le mikado passe d'une troisième, à une quatrième dimension .


Comment faire trois triangles avec 6 allumettes ?

Plus siouXXXX !   sur la capacité à décentrer le regard porté sur ce qui nous entoure  :  

Comment faire un carré avec trois allumettes ?

Si vous avez des énigmes comparables , faites les partager !

mardi 24 décembre 2013

Le Cap Vert : Découverte de Sao Vicente : un bonheur paradoxal et joyeux noël pour tous !

Nous sommes depuis une semaine au mouillage dans la baie de Mindelo  sur l'Ile de Sao Vicente  . 
 
 
Nous avons sympathisé avec plusieurs couples de navigateurs autour de nous  . L'ambiance est bon enfant . La baie est animée de jour comme de nuit par le ballet formé par le va et vient des annexes ....  Nous n'hésitons pas à nous porter assistance mutuelle lorsque un moteur est récalcitrant ou à l'occasion d'une panne d'essence . Franck (voilier Brigantin) me montre comment faire de la mécanique expéditive .... un petit coup  sec avec un marteau  sur le carburateur pour décoincer le  pointeau ..... et ça marche !  Ca ne nous empêchera pas d'avoir à  tout démonter ensuite pour régler le problème au fond ... mais l'essentiel est d'être dépanné, de ne pas avoir à rentrer au bateau contre le vent et surtout un clapot suffisamment fort  pour entraver la progression à la rame .

Nous avons essuyé une petite dépression avec un peu de pluie mercredi et jeudi  et permanence d'un temps brumeux  . Il était impossible de voir les iles environnantes  quand ce n'était pas les sommets de Sao Vicente "même"  (l'expression est pour nos amis brestois qui ne manquerons pas d'y voir un clin d'œil)
 
 

Coté température, c'est pas mal  : le jour 25 , la nuit 22 ; les alizées s'étant établies, le vent est constamment de l'ordre de 15 / 20  kns (30 à 40  Km/h environ) . Cette brise  parvient à estomper un peu la sensation d'humidité qui monte en milieu de journée au zénith du soleil .

Je dis ça comme ça ! :  Ce n'est pas pour vous faire râler- vous - lecteurs attentifs et envieux au coin de votre cheminée, cassant la glace  le matin ou déneigeant devant le garage .....(Attention, tenez vous  bien : j'ai des noms !)  mais ici on supporte une petite laine le soir  lorsque nous allons écouter le concert offert par les vedettes cap verdiennes à l'occasion des fêtes de Noël et d'une célébration de la mémoire de Césaria Evora  - la diva de l'ile - .  

Avec l'âge, nous  devenons fragiles et des être sensibles ......  comme quoi, le Cap Vert, serait peut être une meilleure destination pour  monter  une maison de retraite !  

Avant de vous mettre  sur cet  article du blog plus d'illustrations  photos , je dois une brève présentation de l'archipel à ceux qui ne connaitraient pas la géographie de l'Afrique de l'Ouest :

Le Cap Vert est constitué de 9 iles d'origine volcanique, plantées au milieu de l'atlantique, à  250 / 300 miles à l'Ouest du Sénégal (500 kms au large  de DAKAR  pour faire simple) . Il y deux sous ensembles ; les iles "au vent" - situées au nord -; le Barlavento , les iles "sous le vent" - situées au sud : le Sotavento  .   Nous nous situons au 15 ème parallèle (tropique du cancer), toujours   dans l'hémisphère nord  . Nous sommes à la saison sèche (octobre à juillet) avec des vents forts de Nord Est de décembre à mars .  (Pour mieux situer  sur une carte, connectez vous sur l'article "connaitre notre position" et zoomez + :-  sur l'échelle )

La capitale est  Praia sur l'Ile de Santiago .  Le principal problème de l'archipel est le manque d'eau : Ici, nous l' achetons à la marina pour 1,80 € / 100 litres car il serait imprudent de faire fonctionner le déssalinisateur du fait du risque de pollution des eaux de la baie .
 
La population  est de l'ordre de 550 000 habitants dont 35 % de moins de 15 ans .  Le Cap Vert est catholique ; les femmes y  ont un statut social élevé ce qui explique probablement le fort taux de réussite scolaire des enfants et l'explosion du nombre des diplômés de la jeune université .


Les bâtiments de l'université  de Mindelo vus de la passerelle de la marina (à gauche)

L'économie a toutes les caractéristiques d'un système post-colonial : un déficit structurel de la balance des échanges compensé par les flux financiers en provenance de la diaspora, des activités de production  méprisées par les élites qui privilégient la rente de la distribution de produits importés, des services  ou se réfugie la classe moyenne naissante à l'abri d'un syndicalisme sourcilleux générateur de grèves catégorielles  dans les activités stratégiques : transports inter-iles, énergie, eau .... . Le chômage est le corolaire de cette présentation synthétique .... 30%  avec une émigration quasi automatique des jeunes diplômés chèrement formés par l'université .  Là, comme chez nous, même s'il existe une notable différence d'échelle, la faiblesse du secteur secondaire ou tertiaire technique  pèse lourd, car seule capable de fixer des activités créatrices de valeur  pour retenir les compétences formées sur place et équilibrer les échanges économiques  . (cf le livre très intéressant de Joao de Rosario "Cap-Vert : perspectives et réalités " L'Harmattan ).

Ancienne colonie Portuguaise, le Cap Vert est une république  indépendante depuis 1975 . 

Etant arrivés sur l'ile de  Sao Vicente à l'ouest de l'archipel, nous avons décidé de visiter avec soin cette ile et essayé d'en percevoir la singularité . Compte tenu de la faible visibilité résultant d'une brume tenace  nous avons différé la découverte des sites naturels ; nous avons visité la ville de Mindelo , seconde agglomération de l'archipel .

 
l'avenida marginal : elle longe la mer depuis le port de commerce jusqu'à la tour de Belem et les entrepôt de carburant ENACOL .



 
 
 
Une rue du centre ville près du port
 
 
La tour de Belem  (copie de celle de Lisbonne)
 
 
en retrait de la zone touristique .... un lieu de convivialité sur une petite place ombragée près du palais de Justice
 
 
 
 
 L'ile compte 85000 habitants localisés à 80 % dans une ville bien sur entourée de logements de plus en plus précaires plus on s'éloigne du centre . Dans ce dernier, on sent un effort d'embellissement des immeubles avec un début de ravalements qui éclaire la ville de couleurs pétantes .






 
 
 
 
 
 
Les faubourgs sont clairsemés de bâtiments en construction non terminés . Ici, quant on a de l'argent on construit, on s'arrête quand la caisse est vide, on reprend plus tard lorsque le portefeuille le permet .... apparemment ça peut durer  longtemps .....

 

La ville est parcourue dans tous les sens par de petits bus conduits à tombeau ouvert sur des rues pavées avec de la pierre de lave ; ça fait un bruit d'enfer !

 
 
Les liaisons en dehors de la ville vers les villages côtiers sont assurées par des "aliguers", taxis collectifs qui partent  du marché sénégalais vers leurs destinations lorsqu'ils sont complets .... pour patienter des jeunes femmes proposent des beignets ou des fruits pour quelques "escoutchs" (escudos la monnaie locale  1€ =  110 escudos ) .

 
Nicole avec notre chauffeur de l'aliguer vers Salamanza,  Bahia das Gatas et Monteverde
 

Une classe moyenne semble prendre de l'importance comme en témoignent  les constructions de résidences secondaires édifiées à coté de celles des émigrés de la diaspora, tant  à Baïa das gatas  qu'à Calhau   près des grandes plages offrant des spots de surf et de kite réputés .
 
 
 
 
Bahia das gatas  : petit port des pêcheurs
 
 
 
 
La baie de San Pedro près de l'aéroport international Césaria Evora
 
 
Il existe une constellation de petits villages côtiers autour de l'ile, habitées par des pêcheurs . Ils tentent - avec des moyens dérisoires - de survivre aux razzias des bateaux -usine (espagnols et français dans le cadre d'accords européens),  chinois (finançeurs d' infrastructures en contrepartie de cession de droits de pêche) qui surpêchent dans la zone, altèrent  la ressource marine constituant le moyen de subsistance essentiel à la survie de ces populations .    Si ça tourne "bien", ils seront  bientôt tous  agglomérés dans les bidonvilles autour de Mindelo à s'abrutir avec le loto local et la télévision ; si ça tourne "mal" il ne faudra pas s'étonner que les zones de piraterie s'étendent  tout comme en Somalie  dont les côtes ont  été  elles aussi surpêchées .......mais dans les deux cas,  ils auront perdu le principal : leur dignité .




D'un coté de la baie de San Pedro , avec le  village  des pêcheurs   - dont sa  face cachée que les touristes ne fréquentent pas  vraiment sauf s'ils sont curieux ......



de l'autre un ensemble résidentiel pour touristes (au fond de la photo) . Même si le contraste est assez saisissant, il faut reconnaitre que le développement de cette activité semble plutôt bien pensé car les structures hôtelières restent à taille humaine er s'intègrent assez bien dans le paysage . Approche du marché  plutôt qualitative donc ; les encouragements donnés à l'accueil chez l'habitant laissent penser à une volonté de développement d'un  tourisme intégré au tissu local . Les seules solutions "d'élevage hors sol" de touristes que nous avons constatées consistent dans l'amarrage des paquebots de croisière à Mindelo  ; ce sont d'ailleurs elles qui agglomèrent - pour l'essentiel- les comportements de mendicité .

Nous revenons en aliguer à Mindelo  en longeant l'aéroport Césaria Evora  flambant neuf et bien équipé . Les courses en taxi collectif sont bon marché (100 à 150 escoutchs - 0,80 à 1,20 € / personne )

 
La coexistence entre les plaisanciers  et la ville est étonnante  . Deux univers se tangentent  à l'abord de la marina fermée par une grille symbolique   .  D'un coté, le microcosme de la marina  est préoccupé  principalement par la collecte sur internet des fichiers "gribs" permettant de connaitre les prévisions météo offrant "la fenêtre" pour entamer la traversée vers les Antilles d'une part, l'avitaillement d'autre part , de l'autre coté, en ville, la population vaque à ses activité quotidiennes dans une atmosphère déjà bien typée africaine tout en affichant  une créolité  marquée .
 
 
le marché aux poissons : les préparateurs : quelle dextérité !
 
 
 
le coin des joueurs  devant le mer .....
 
 
Il est recommandé de bien faire cuire les aliments !
 
 
 
 
 
Ici le poisson est essentiel et peu cher (2,30 € le kg en moyenne )
 
 
 
 
 
le marché principal ...un lieu très haut en couleurs
 
 
Les gens  au mouillage sont eux  dans un "no man's land" si l'on ose dire .... Ils traversent la marina où l'on peut laisser  son annexe en sécurité au ponton du bar flottant . 
 
 
Le mouillage de Mindelo vu de la ville
 

Les installations  de ce port de plaisance sont bricolées ; à tel point que la petite perturbation du milieu de semaine dernière a occasionné d'assez nombreux dégâts sur les bateaux  . Ce constat permet de se questionner sur  le masochisme des plaisanciers qui - en rang d'oignon sur des cat-ways de fortune  brinquebalés dans tous les sens par un ressac constant - paient un tarif "rochelais" pour n'avoir en pratique  que peu d' eau, souvent pas d'électricité ; cerise sur le gâteau ils ont de la casse et passent des nuits blanches à protéger leur bateau, les pare-battages à la main  .  Au mouillage, c'est confortable, sans dommage et gratuit ....... Heureusement qu'il ne pensent pas à s'abaisser à gonfler leur annexe !

 
le bar flottant de la marina


 

Pour les amis qui ont connu Mindelo avant la marina , l'atmosphère n'est plus la même ; fini le temps des enfants gardiens d'annexes  et des lavandières proposant le service de blanchisserie sur la plage ....Il n'y a plus de "porosité" naturelle entre les plaisanciers et la population  . Au prétexte de sécurité, bon nombre de navigateurs restent cloitrés  derrière la grille, dans ce ghetto  "doré"  sous le regard de quelques jeunes employés tous équipés de tee shirts  floqués d'un "CREW" inepte, les lunettes de soleil posées sur le front ..... Il est à craindre qu'ils perdent  les repères de leur singularité :  Le ridicule des "nègres blancs" à la casquette US vissée à l'envers n'a  donc pas d'avenir  que dans le 9-3, ici aussi semble t'il .

On peut féliciter l'urbaniste concepteur de ce projet d'aménagement  et les élus qui l'on laissé faire  : la citation de  Jean Paul II (sortie de son contexte -je l'avoue) tombe cependant à pic :  " Il y deux types d'hommes : ceux qui construisent  des murs et ceux qui construisent des ponts ".....

Pour avoir arpenté la ville dans tous les sens, y compris dans les quartiers très pauvres, les seules mains  levées vers nous l'on été pour nous dire bonjour ; ici ces simples gens ont encore l'intelligence du cœur et si  l'on raisonne en terme de probabilités, on a  moins de risque d'être agressé ici ..... que sur une aire d'autoroute chez nous !   Bel exemple de dignité dans cette détresse matérielle ostensible .

Les quelques sollicitations  de mendicité   près de la sortie de la marina,  point de passage obligé des touristes, des plaisanciers ou croisiéristes  en escale.....  restent  souriantes ; rien d'agressif n'est perceptible   .
 
Le ciel se mettant de la partie en dégageant la brume, nous en profitons pour aller visiter l'ile notamment gravir le Monte- Verde point culminant de l'Ile à 1800 m d'altitude  .
 
 
 
après une approche en "Aliguer" deux heures de montée - à pied- d'une route pavée dominant des surplombs spectaculaires .
 
 
 
 
C'est le  point culminant  offrant une perspective sur toute l'ile .
 
 
 
Nicole a trouvé sa cabane de berger à restaurer ..... la plage est bien visible ..... mais pas vraiment facile d'accès pour les petits enfants ! ça pourrait le faire en complément du carrelet avec nos amis Robert et Josette !
 
Tout en se promenant dans la journée en dehors, dans le même temps, nous prenons le pouls de la ville et de ses attraits :  Mindelo, c'est de la musique partout : dans les taxi collectifs, dans les magasins,  les cafés, les restaurants .....même dans la rue :
 
 
Nous  occupons nos soirées à aller écouter de la musique cap verdienne : "la casa da morna", le cabaret de Tito Paris, est toute proche du port ; c'en est le haut lieu .  Les vedettes locales s'y produisent trois soirs par semaine : à ne  manquer sous aucun prétexte si l'on passe à Mindelo  : L'orchestre est d'une grande qualité - bonne humeur garantie à prix raisonnable  . Le dernier concert donné dimanche soir  par Mariana Ramos nous a vraiment permis de passer un excellent moment .
 
 
 
Il ne faut pas  être complètement distrait par les charmes de  Mindelo ..... Coté entretien du bateau, nous avons aussi  bien avancé : Franck m'a passé un précieux coup de main pour régler les deux moteurs d'annexe, ranger le Yamaha 15 cv et changer l'impeller . J'ai remis en place le chariot d'écoute de grand voile cassé   ...la préparation pour la traversée vers la Guyanne avance  .
 
 
 
 
 Il restera à caréner la coque car les algues poussent à vue d'œil  : j'ai refait le branchement électrique du narguilée de plongée permettant d'aller nettoyer la coque sans avoir à faire de l'apnée ou d'utiliser des bouteilles lourdes et encombrantes .
 
 
 
 
 
Nous partons le 26 pour Sao Antao, l'ile en face réputée être merveilleuse . Nous rentrerons le 30 pour finaliser la préparation d'Esclarmonde   et faire l'avitaillement pour les 12 à 15 jours de traversée . avec nos nouveaux équipiers pour l'occasion : Antonin et Nina 
N'en disons pas plus pour le moment ..... nous vous les présenterons plus tard  . Suite au prochain numéro  .
Bonnes fêtes de Noël à tous 
Nous vous quittons pour aller réveillonner avec 23 autres navigateurs français sur le port de Mindelo  autour d'un barbecue convivial .
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

























vendredi 20 décembre 2013

atterissage sur les côtes de l'actualité ......

Nous sommes partis depuis un mois et demi . Sans aucune information, nous avons vécu un vrai retour à la sérénité .
Compte tenu de notre séjour d'une bonne quinzaine de jours au Cap Vert, nous avons fait l'acquisition d'une clé 3 G permettant une liaison internet .... et donc de suivre soit en direct soit par podcast les émissions diffusées sur les radios françaises .
Nous écoutons en général France Culture . Ce matin, je me branche sur le 7 - 9 de Marc Goinchet . Emission intéressante sur Marseille ,  ses atouts et.....  ses problèmes .   Manifestement tout le monde ne pratique pas la pensée positive ......  mais c'est globalement de très bonne tenue avec un regard distancié sur les questions en suspens .
Puis vers la fin vient une chronique au ton inattendu : Laurent Joffrin commente des propos  tenus par le Pape François courant novembre . Ecoutez cette chronique que vous pouvez podcaster  sur le site de France culture..... ça vaut la peine !
Elle illustre à merveille le renoncement absolu  de "prétendus"  gens de gauche . Elle confirme  le dérapage  conceptuel du pouvoir qui au lieu de s'appuyer sur la France de l'Ouest de tradition catholique - qui a fait l'élection du Président Hollande -  se recroqueville sur une élite parisienne en totale perte de sens , notamment des valeurs républicaines .
L'analyse de Le Bras et Todd ""le Mystère français" est confirmée en tous points  et loin de s'en réjouir, c'est plutôt une mauvaise nouvelle .... non pour les auteurs de ce remarquable livre, mais pour l'avenir de notre pays .
Ecoutez absolument cette chronique de Joffrin ..... analysez les sous jacents idéologiques qu'elle présuppose :   c'est d'un cynisme  à vomir .  

Cette pensée confirme que la financiarisation à outrance  a largement entamé  les "couches  protectrices" de la société française permettant un capitalisme assis sur une société libérale "raisonnée"   ( cf : Tocqueville - Schumpeter) . Les élites ultra-libérales  à 2 balles qui nous gouvernent (dont Joffrin fait partie intégrante malgré son faux nez) s'attaquent maintenant .....au Pape  . Ces messieurs devraient veiller  à ce que cette posture ne soit pas de nature - au final-  à rendre fréquentables  des religieux verts et barbus révoltés depuis bien  plus longtemps  que le clergé catholique !

Monsieur Joffrin serait peut être bien inspiré d'amorcer un chemin d'humilité ...... manifestement depuis son cocon parisien feutré et doré,  il ne perçoit pas dans la mondialisation ..... le versant de la misère qui s'étend comme une flaque d'huile sur l'eau  . Ici au Cap-Vert nous avons cette réalité en pleine face !  Si le Pape prend cette position , un journaliste fidèle aux règles professionnelles  ne devrait il  pas faire preuve  de moins de désinvolture, peut être  en déduire qu'il existe un réel problème   d'explosion des inégalités ?  (cf:  Joseph Stiglitz , le prix de l'inégalité) . Libre à lui ensuite d'émettre une opinion, c'est son droit absolu et il doit être respecté .

Pour conclure .... nous allons retrouver au large  avec plaisir l'absence de tous liens avec ces cuistres manipulateurs d'opinion et professionnels du décervelage de masse  .

Lisez Roland Gori "le triomphe des imposteurs" .....  avec quelques autres du même tonneau (BHL..entre autres...) , Joffrin est parfaitement dans le rôle - Bravo !

Nous n'avons plus "la tentation de Venise " (A Juppé) .... Nous, nous  avons croqué la pomme.....  en quittant la fréquentation quotidienne des ondes émises par ces gens de peu .

Monsieur  Joffrin . Vous nous confirmez dans notre choix d'aller voyager ..... encore plus loin  .... merci !

lundi 16 décembre 2013

Madère - Cap Vert : une météo pour sioux !

Nous quittons Funchal Samedi 7 décembre en début de matinée à marée haute . Ce détail est important en effet : Nous étions en bordure de quai sans ponton flottant . Le désamarrarage est toujours plus délicat lorsque l'équipier doit sauter à bord d'une hauteur significative  .
Point météo avec Olivier . Il nous regarde partir sur internet en direct à partir de la vidéo du port sur laquelle il s'est connecté : qui à osé dire que le monde est un village !
 
Pour revenir à la prévision.... nous disposons de 48 heures de tranquilité . Après ça va se corser avec la nécessité de traverser une dépression . "Il va falloir louvoyer " nous avertit Olivier ! 
 
Nous rendons hommage au Queen Elisabeth 2 - lui -  rentrant dans le port, par l'envoi du  spi asymétrique et du balooner d'artimon  : Belle allure  !
 
Cependant, à  l'abri des falaises du cabo Girao (580 mètres de hauteur à pic)  nous n'avançons pas .
 
 
..... 5 heures pour parcourir 12 miles ......puis timidement le vent se fait sentir en milieu d'après-midi : douce caresse . Nous avançons enfin : 90 miles en 24 heures .... c'est pour le moment et depuis que  nous avons ce bateau .... notre plus belle performance de lenteur . L'essentiel est  de s'extirper de la nasse anti cyclonique qui enserre Madère et les Canaries . Nous en profitons pour lire avec gourmandise en profitant de la stabilité du bateau .
 
Nous y parvenons enfin .... et nous nous préparons à faire connaissance avec la fameuse dépression annoncée sur notre route ....
 
Dès la fin de l'après midi du dimanche, nous observons au sud ouest  une formation de nuages  ......pas catholiques si vous me permettez l'expression . Au final, la nuit tombe . Nous nous trouvons une affinité avec les autruches car il est beaucoup plus rassurant d'avancer en n'y voyant rien !
 
A une heure du matin, l'horizon s'éclaire d'une, de deux ... de milles zébrures étincellantes ... Et non vous avez perdu , ce n'est pas le final du  feu d'artifice du 14 juillet ! on passe en plein sous le front de la perturbation . Nous avions déjà rencontré des orages - notamment en traversant en été le golf de Gascogne , mais là , c'est une autre paire de..... manche si l'on ose dire .
 
Première règle absolue : garder son sang froid .  deuxième : réfléchir aux solutions   d'esquive  du danger : Demi tour inutile car le front allant plus vite que nous, nous rattrapera . Aller à droite ...impossible , à gauche ..; tout autant . Reste dessus et dessous ! Pour la première hypothèse, nous verrons bien assez tôt le ciel !  Je propose à Nicole de passer en mode sous - marin . Ca détend au moins l'atmosphère qui devient ainsi .... moins électrique !
 
Bien formé par l'exemple donné par la sagesse de nos politiques .... je décide-  avec courage et lucidité - (tout en restant modeste, n'ayons cependant  pas peur des mots) ..... de ne rien faire ! .  On va droit dedans et on verra bien . En fait, nous appliquons le meilleur enseignement du jacquet sur le chemin : faire confiance à la providence . 
 
Un zest de rationalité  scientifique n'étant toutefois pas superflu, nous posons un petit exercice d'arithmétique à la "Fournier"  :
 
Sachant que la foudre est attirée dans les espars de bateau dans un rayon de 3 fois la hauteur du mat- le notre mesure 22 mètres - dans  quel périmètre maximal  devrons nous poser le tapis de prière  pour  être protégé  ? 
 
Alors que nous arrivons sous une voute nuageuse éclairée comme en plein jour, je termine de débrancher les principaux équipements électroniques particulièrement sensibles  aux phénomènes électriques et magnétiques en cas d'impact .  Nous naviguons alors  en totale cécité . Nous baissons les oreilles en attendant que ça passe . Une bonne heure .... ça parait  vraiment long, même si c'est magnifique . Le vent est assez fort ; nous avons réduit la voilure et avançons très doucement .....sur la pointe des pieds  pour nous faire le plus discrêt possible, un peu comme les romains  poursuivis par Obélix dans la forêt !
 
Enfin, les éclairs s'estompent progressivement . Le front finit par être  derrière nous . Pas de casse : que du bonheur !  Il n'aurait plus manqué que dans la même semaine nous ayons eu du triphasé sur le quai de Funchal et la foudre sur le bateau !
 
Reste à tout reconnecter pour remettre les équipements  en fonctionnement . La fin de la nuit est bien occupée : c'est fou comme on débranche vite .... c'est vraiment la plaie de tout remettre en place  et que ça fonctionne à la sortie .
 
Nous arrivons ensuite au centre de la dépression  . L' impression est  irréelle . On passe de rafales de vent à 40 nœuds (75 Kms/h ) à 0 en très peu de temps . les voiles se mettent à fasseyer ......
 
Tend l'autre joue ... mon enfant ! C'est pour mieux prendre la calotte sur tribord quand l'autre coté de la dépression ne tarde pas à arriver  !
 
Nous profitons  du passage du front pour changer d'amure (coté sous lequel arrive le vent) et faire route plus sud .
 
La navigation se poursuit avec le sous produit de toute dépression : la houle .  Jusqu'à Mindelo, nous serons poursuivis  par des trains de vagues  croisées et hargneuses ce qui va rendre cette navigation harassante .  Heureusement que nous avons un voilier long, stable et solide pour affronter une mer aussi chaotique plusieurs jours consécutifs sur une allure portante inconfortable  .
 
 
 
Nicole en sort éprouvée par un mal de mer tenace qui me tenaille aussi par moment ; cependant, il y a toujours un aspect positif à toute situation .... nous y avons gagné un cran de ceinture car nous n'avions vraiment pas eu envie de manger   grand chose .
 
Nous avons quelques dégâts  suite à de violents rappels  ou déferlantes  : le chariot d'écoute de grand voile Lewmar se brise suite à la fatigue d'une vis .
 
 Heureusement , nous veillons à toujours assurer  la bôme ; ainsi  retenue, elle  ne cause aucun dommage en cas d'empannage ou d'un tel incident improbable  .
 
Reste à réparer !  Qu'à cela ne tienne ..... j'ai la solution ! 
 
 
 
 
 
Nous avons la pièce détachée en stock   au fond de la cale .... (hommage et pensées avec ce tableau à  la mémoire de  Gustave Tiffoche au passage  )
 
Jeudi matin, je constate que malgré notre bonne vitesse  ( environ 8 kns) , la production de courant couvre tout juste la consommation du voilier .  Rien d'alarmant compte tenu de la puissance de notre parc batteries ; Je fais le tour des causes possibles et constate que la ligne de pêche  a eu la bonne idée d'aller se prendre dans l'hélice de l'hydrogénérateur , seule l'éolienne produit  .  Il faudra remettre les choses en ordre à l'arrivée .
 
 
Même la bouilloire a perdu sa poignée  sur un coup de gîte !
 
 
Samedi 14 décembre, soit  une semaine après notre départ, nous voyons le bout de cette navigation un peu calvaire sur les bords malgré nos lectures quand c'était possible  (Nicole : le dictionnaire amoureux de la Bretagne du Yann Queffelec , moi :  les  2  derniers tomes de Bernard Werber  ).
 
Vers 15 heures, nous arrivons à 4 miles de la côte ; nous sommes accueillis par  une brume lumineuse laissant le souvenir d'uns sensation de moiteur (rien d'étonnant d'ailleurs car nous sommes au 16 ème degré de latitude seulement au niveau du tropique du cancer ) . Ce phénomène est dénommé "harmattant"  .
 
La cartographie électronique des cotes africaines achetée au départ  permet de naviguer sans visibilité .... ça tombe bien !
 
 
En s'approchant  on aperçoit enfin la pointe Nord -est  de l'ile de Sao-Antao .
 
 
 
 
Arrivé dans la baie de Mindelo, le ciel se dégage petit à petit sous l'effet d'un vent qui forcit  . La baie est superbe  même si elle est encombrée de bien  nombreuses épaves  ou poubelles flottantes : nous arrivons vraiment en Afrique !
 
 
la baie de Mindelo vue du coté de Sao-Antao
 

Un cargo Nigérian au mouillage devant le port de commerce
 
 
 
Notre mouillage au fond de la baie de  Mindelo près de la marina (ou prétendue telle)
 
Nous plantons l'ancre avec 60 mètres de chaine dans 5 mètres d'eau bien bleue  et bien belle   ...... et quelques minutes plus tard , nous constatons que nous dérapons . Nous reprenons la manœuvre  et remontons l'ancre ..... avec un bout de pneu, un sac de jute et du plastique !  Enfin, à la seconde tentative, l'ancre croche correctement : nous pouvons passer à l'étape suivante :  bien manger  et vénérer la déesse de l'horizontalité en dormant correctement  .
 
Dimanche , gros vent dans la baie de Mindelo . Nous préférons - par prudence - rester à bord au cas où le mouillage ne tiendrait pas , ou qu'un autre bateau dérape.....ou les deux  . Nous en profitons pour  remettre le bateau en ordre . Notamment, Nicole détortille la ligne emmellée dans l'hydrogénérateur .
 
 
Demain , nous allons commencer à visiter l'archipel .... suite au prochain numéro !
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 



 

mardi 3 décembre 2013

Visite de l'ile de Madère

Les conditions météo n'étant pas favorables(vent de secteur sud), nous décidons de prolonger notre séjour pour visiter Madère de façon plus sérieuse .

Après notre navigation difficile, nous commençons par chercher .... et trouver un petit resto sympa fréquenté par les locaux et pas par les touristes qui sont encore nombreux à Funchal .


qui prépare des petits plats d'une bonne cuisine familiale pour 5€



Ce matin 4 paquebots de croisière sont amarrés  au quai du port de commerce . Les touristes sont nombreux en ville  - que des cheveux gris voire blancs de toutes nationalités (dont nous sommes ) ; les méfaits de ce tourisme de masse sont perceptibles : des files de taxi qui attendent le pigeon .....plutôt que de transporter des usagers !



Nous allons faire notre marché :   cocagne et authenticité :


A deux pas, nous découvrons un télécabine qui assure la jonction entre bas et haut de la ville ! pourtant ici pas la moindre trace de neige ......où ce matériel est plus couramment installé . L'idée d'en installer à Brest n'est peu être pas si saugrenue que cela !


Nous continuons par la visite du musée d'art moderne . Une intéressante exposition temporaire est consacrée à ......     avec notamment la présentation d'une collection de représentations du christ . Cette exposition est concomitente à la célébration du 500 ème anniversaire de l'évêché de Funchal l'an prochain .

 
Nous faisons un circuit de découverte de la ville
 
 
 
 
Visite du Musée de l'histoire de l'électricité à Madère ... intéressant !
 
 
 
 

 
Dimanche est consacré à la visite en mini bus de l'ouest de l'ile :

 
Porto Moniz
 
 



 
Sao Vicente

 
 

 
 
Nous revenons au bercail à Funchal où nous retrouvons nos repères au petit resto sympa l'encontro Rua dos murças
 
 
Lundi , un des rares musée ouvert est le musée militaire dans le fort en centre ville :
 
 
 
 
Nous finissons en début d'après midi par une balade dans la zone touristique dont nous avons selectionné une des photos les plus agréables ..... que de béton !
 
 
 
Mardi randonnée le long d'une levada que nous rejoignons dans un  bus circulant à toute vitesse sur des routes sinueuses et incroyablement pentues ...
 
Les routes sont incroyablement pentues ... car construites fréquemment face à la pente . emotion garantie en descente ! si les freins du bus lâchent .... mauvaise pioche ! 
 


 
En rentrant sur le bateau , dès l'ouvertuire de la porte .... drôle d'odeur de cramé ! 
Les  2 déshumidificateurs ont grillé ! 
 
après quelques minutes de recherche, nous constatons que ça ne vient pas de l'installatioin electrique du bateau dont les protections ont été efficaces . Le réseau électrique de la marina a dysfonctionné et c'est du tryphasé qui sort des prises de quai !  413 volts ! 
 
Bilan :1 chargeur d'ordinateur  hors d'usage, la carte électronique de la machine à laver et 2 déshumidificateurs définitivement séchés !
 
 
 
 
 
 
 
Nous passons pas mal de temps avec le technicien envoyé par la capitainerie aussitôt,  à bien vérifier l'électronique  : tout est intact .
 
Nous recherchons les appareils détériorés ; le plus compliqué est pour la carte de la machine à laver ....
 
Malgré ces désagréments nous reprenons nos visites de l'ile en faisant une superbe excursion vers l'Est de l'ile , à la pointe de Sao Lourençao  :
 
 
 
 
des cheminées basaltiques impressionnantes et une juxtaposition étonnante de roches différentes aux couleurs variées -ocre, rouge, noir .....
 
 
 
C'est quand même mieux que le jour de notre arrivée sur l'ile où nous pensions toucher les Kerguelen !
 
 
 
 
 
A notre retour à la station de bus , un grain arrive directement sur nous ...... aux premières gouttes , le bus arrive ! il était temps car c'est en 1 minute une pluie dilluvienne qui s'abat sur le pare brise ... nous l'avons échappé - belle !
 
 
Coté météo, les nouvelles d'Olivier ne sont pas réjouissantes .... il en arrive à offrir des poulets aux dieux du ciel   .... et essayer de lire dans leurs entrailles pour trouver autre chose que du vent de sud .... Timidement il avance qu'à partir du 11 décembre .... peut être que ça va virer Nord ouest ......parole .... parole !  
 
Vendredi 6 décembre, nous partons en minibus faire le tour de la partie est de l'ile .
 





 
Santana


 
visite à l'église del Monte  à Funchal en rentrant
 
Nous arrivons à Funchal en fin d'après midi . Nous réglons avec la capitainerie le dossier de dommages électriques sur le bateau .... La voie est libre pour partir et louvoyer avec des conditions météo toujours capricieuses pour faire route ....
 
Suite du blog  à la prochaine étape !