Bonjour les amis
milles excuses pour ces publications tardives d'info sur notre périple .
Nous sommes arrivés à St Pierre récupérer Esclarmonde le 23 septembre via Montréal où nous sommes restés les deux jours précédents pour visiter la ville et retrouver Claude notre "cousin" Canadien . Belle ville qui mérite le détour .
Ronan - notre ami Brestois qui nous accompagne pour cette transat retour - est bien au RDV à l'aéroport de Montréal . Il lui reste encore quelques heures à supporter le voyage recroquevillé dans les sièges d'avion ..... avec ses 2 mètres ..... je suppose qu'il envie les nains que nous sommes !
Après quelques jours de préparation avec l'aide et le chaleureux accueil de Jeannot et Josette , de Manu et son équipe au port de plaisance , Esclarmonde est avitaillé et prêt à prendre la mer le 26 en fin d'après midi .
Le coup d'oeil sur la météo et les nouvelles d'Olivier laissent penser que ça va être viril .....mais hors de risque de remontée cyclonique compte tenu que nous prenons la route Nord au niveau du 50ème de latitude . Nous passons juste derrière Karl ..... et nous arriverons juste avant ..... Nicole Non ne riez pas , c'est vrai !
Départ émouvant au tomber de la nuit pour sortir de cette magnifique baie de St Pierre sous les regards de nos amis et les coups de sirène ....
Nous prendrons trois dépressions coup sur coup pendant cette transat..... . Ronan est très affecté par les conditions de mer très dures ; Chapeau de conserver le moral dans ces conditions musclées .
On ne compte pas les déferlantes qui ont touché le voilier , particulièrement une - au nord de cap Flemmish - travers AR babord qui nous a couché complètement . On s'en tire plutôt bien: pas de blessé - pour expliquer la violence du choc reçu, couché sur la banquette du carré , je suis passé par la verticale et me suis trouvé le nez dans l'équipet tribord sans m'appuyer sur rien ! heureusement, réveillé à cet instant , j'ai pû amortir le choc avec les mains et m'en sortir quitte d'une bonne impression de voltige de cirque .
Il faut noter qu' en finissant de contourner Terre Neuve, nous avons piqué nord ouest pour laisser à tribord le bonnet flamant (en anglais : cap Flemmish) et les hauts fonds qui l'entourent . C'est une zone très dangereuse dans laquelle la houle déferle dès que les conditions de mer se durcissent . Nous avons été bien inspirés de prendre cette option compte tenu des dépressions croisées en route .
Gardons en souvenir les 2 seuls jours de navigation sous spi asymétrique qui ont permis à Ronan de venir nous rejoindre dans le cockpit avec assez de confort pour profiter des sensations offertes par le grand large .
Alors que vous sentions déjà l'écurie ..... nous rentrons sur le plateau continental à la latitude de Brest.... avec l'espoir d'arriver le 14 octobre matin .......mais le vent en décide autrement : il vire Est 30 à 35 knts : pleine face !
Pour faire face à l'adversité, le premier bord nous amène en mer d'irlande .....pas moyen d'accrocher les Scillyes ..... Après un point météo avec Olivier , nous tentons un bord Sud ....les conditions de mer interdisent de remonter à moins de 50 / 60° du vent ..... route entre Gijon et la Corogne !
A la latitude de Concarneau , nous choisissons entre des tapas à La Corogne et des bières en Irlande !
Après délibération, nous choisissons Corke ...... et ce sera Kinsale que nous réussissons à atteindre au près serré, le vent malin ayant eu la mauvaise idée de virer d'Est à Nord-Est ! comme quoi quand la guigne vous poursuit .... ça colle aux godasses !
Nous restons 4 jours au port de Kinsale dont on peut vanter l'accueil . Nous en profitons pour faire les réparations les plus urgentes (pompe de cale, rivets de liaison profilé d'enrouleur / moteur du GSE, manille du chariot de GVE.... ) .
Ronan devant reprendre son travail le lundi, quitte le bord la mort dans l'âme le samedi en prenant le ferry de Cork à Roscoff . Pour finir en beauté et ne pas perdre les bonnes habitudes , il essuiera 50 knts à l'occasion !
De notre coté, nous prenons la mer le dimanche matin vers 7h00 juste après que la dépression ait viré sud - sud ouest . Sortie difficile de Kinsale compte tenu de l'état de la mer et de l'orientation de la rivière .... heureusement le M92 B Perkins est une mécanique fiable , ou puissance et couple permettent de sortir de situations incertaines ..... La conception de la transmission Amel , avec son hélice très profonde juste derrière la quille évite tout risque de déjeaujage de l'hélice dans une houle courte très formée .
Heureusement que nous n'avions que la trinquette lorsque nous sommes sortis du déventement de old head of kinsale ..... 55 knts par le travers sur des fonds de 15 / 20 mètres ! juste de quoi se remettre dans l'ambiance !
Avec ces conditions, dès que nous avons pû nous caler sur le bon cap , nous parcourons le chemin pour contourner les scillies par l'ouest à la vitesse de l'éclair ! l'alarme du speedo calée à 10 knts n'arrête pas de sonner !
Le vent continue de nous porter durant la traversée de la manche jusqu'au rail ou ça commence à mollir ... Deux heures avant d'arriver à hauteur d'Ouessant par l'Ouest, le portant passe à 15 puis 12 puis 10 knts .... on est scotchés . On va rater la fenêtre d'atterrissage car nous avons de grands coefficients (115 ) . Une risée Perkins (le moteur pour les non initiés) nous permet d'atteindre la baie de Lamplaul du bout des lèvres : moteur à fond contre le courant nous rentrons dans la baie en faisant route sur les pierres vertes à 2,5 knts ! Assez fun pour tout dire et encore merci au moteur qui permet de prendre de telles options .
Nous attendons tranquillement sur une bouée la renverse et rentrons au moteur jusqu'au bercail à Tinduff où nous arrivons à 4 heures du matin un peu cabossés .....
A l'aube, marée haute, nous accostons dans notre petit port bien aimé ..... et nous sommes chaleureusement accueillis par Catherine et Dominique qui nous amènent .... les croissants !
Merci les amis
Après ce nouveau tour de l'atlantique, Esclarmonde a été pas mal sollicité dans la dernière partie du voyage , notamment à partir des Bermudes . Malgré son entretien très rigoureux, notre voilier a besoin d'une séquence "révision" après deux transats réalisée sans encombre significatif interdisant de naviguer en sécurité . Il est à noter que la préparation du bateau est absolument décisive d'une part, le stock et le choix pertinent des pièces détachées du bord d'autre part .
Au jour de la fin de rédaction de cet article le 25 décembre , l'essentiel de la remise en état est faite :
pompes de cales , chariot de GVE, étanchéïté des hublots carré babord où quelques gouttes perlaient au niveau de quelques vis , chauffage air pulsé opérationnel, électricité révisée : alternateur moteur 24 V remis en fonctionnement, groupe Kolher redémarré ....., batteries vérifiées
Il reste la révision de l'électronique (moteurs de pilote en préventif, paramétrage de la fonction angle au vent de la centrale B&G) et de l'esthétique : quelques pignes sur le gel coat par ci par là )
Esclarmonde est sagement attaché sur sa bouée en attendant de vivre de nouvelles aventures à partir de juin prochain .
Bonnes fêtes et bonne année 2017 en attendant
Louis et Nicole
Nicole et Louis ont soigneusement préparé leur voilier Amel pour réaliser leur projet de tour du monde . Ce blog est un lien avec la famille,les amis, les copains pour conserver le contact . Vous pouvez savoir où nous sommes par le lien dans l'article "connaitre notre position. N'hésitez pas à nous questionner si nous pouvons être utiles .... ce sera avec plaisir .
dimanche 25 décembre 2016
Esclarmonde 3 est bien arrivée à St Pierre et Miquelon
Bonjour à tous .
Après les Antilles et son eau chaude ..... nous voici arrivés dans l'eau froide !
Quelques détails de notre périple nord américain méritent de vous être livrés :
Après une escale technique au Marin à la Martinique pour régler un vieux problème de connexion du pilote automatique qui ne fonctionnait pas en mode vent (Pb réglé par Azzedine qui a une excellente connaissance des produits B&G et Raytheon : à conseiller donc) un dernier coucou à notre ami Jo de la Pointe du Bout , nous avons rejoint directement Saint Barth . Courte escale lors de laquelle nous avons loué un scooter pour faire le tour de l'Ile . Ambiance somme toute sympa avec un excellent accueil ; c'est très propre pour les antilles mais très consommation free tax ! C'est l'ile Mustique dont on vous a déjà parlé dans ce blog .... avec l'esprit français ..... On était content d'arriver - ça mérite la visite - et autant d'en partir .....car le genre de rencontres possibles en de tels lieux porte une grande probabilité de superficialité consumériste .
De là, nous avons rallié la partie française de St Martin pour acheter des fournitures nautiques .
Si nous voulons honorer notre rendez vous le samedi 28 mai avec nos amis américains Jane et Fred , nous devons prendre la mer rapidement . Nous ne prenons pas le temps de visiter l'ile car la traversée vers le Nouveau Brunswick au Canada via les Bermudes va nous prendre une bonne douzaine de jours .
Nous naviguons très confortablement jusqu'aux Bermudes avec une température en très légère baisse 24 / 25 degrés ..... L'hydrogénrateur Watt & Sea continue à fournir de l'électricité à profusion .... mais sa fixation commence à faiblir du fait de l'apparition d'un jeu autour du boulon de fixation principal . Du fait d'une houle très formée , nous préfèrons ne pas prendre de risques inutiles en intervenant acrobatiquement au large ... Nous décidons de faire un arrêt technique nocturne dans la zone de mouillage à l'entrée des Bermudes . En 10 minutes chrono , nous souquons une sangle de camion autour de l'équipement et nous n'en entendrons plus parler jusqu'à Saint Pierre !
De là, les infos transmises par notre routeur bien aimé - Olivier - commençent à se gâter ...... Une dépression en train de se creuser va s'imposer exactement sur notre trajectoire entre les Bermudes et Yarmouth ..... fini les verres à pied et les parties de scrabble sur la table de cockpit ..... En effet , comme prévu, nous prenons une petite tournée avec des rafales de 50 knts ( vent établi vers 35 / 38).
Nous continuons à faire route au portant, sous pilote, voilure très réduite (environ 10 m2
de Génois Sur Enrouleur - GSE ) . Les conditions de mer sont favorables avec une houle dans le sens du vent et du courant : rien à voir avec les conditions rencontrées en 2008 un peu plus à l'Est en montant des Açores vers l'entrée du Saint Laurent lorsque nous avons pris 65 knts vent contre courant.
Le principal changement réside dans la mise en route impérative du chauffage dans le bateau ! En quelques heures nous avons vu la température dégringoler de 22 / 23 degrés à 5 /6 ..... choc thermique assuré ! l'eau qui nous entoure doit être à 3 / 4 degrés ..... plus vraiment le moment pour y tremper ne serait ce qu' un orteil !
L'arrivée à Yarmouth au Canada constitue une excellente introduction à la découverte des courants de la baie de Fundy ..... célèbre pour être le lieu des plus fortes marées au monde ..... 16 mètres de marnage ! Les courants au Sud de la Nouvelle Ecosse sont à la mesure des masses d'eau en mouvement ..... Comme nous n'avions presque plus de vent, nous finissons au moteur ..... 10/ 11 knts sur le fond, moteur à 1250 trs / mns ça fait environ 5/ 6 knts de courant au large ! Gare à l'inversion de la marée ! on est presque à fond pour ne pas culer sous le courant descendant !
Les formalités de douane et de visa d'entrée au Canada sont faites auprès des customs de Yarmouth.
Accueil très professionnel avec une visite approfondie du bateau . On est ici dans un pays ou la notion de frontière a du sens .... ; manifestement on est très loin de la désinvolture de "Schengen" . De là , nous prenons la mesure d'une chose simple oubliée chez nous, qui atteste de la vraie utilité d'une frontière qui est en premier lieu celle de faire comprendre à un étranger qui arrive hors de son pays qu'il n'est pas chez lui - même si on lui réserve le meilleur accueil !
L'inventaire est complet : les douanières repartent avec quelques tomates, le reste de patates , les oignons ...... mais - après un coup de fil à leur chef - avec un sourire complice .... nous laissent le stock de rhum à bord ! On a frôlé la correctionnelle ! 13 litres d'alcool alors qu'on a droit qu'à 1 seul par personne .... sans compter les bouteilles de vin qui restent encore au fond de la cale ..... en résumé pas de désinvolture mais beaucoup d'intelligence dans l'application des règles . Plutôt sympa comme premier contact !
La navigation vers notre point de rendez vous avec Jane et Fred suppose la traversée d'une bonne centaine de miles vers le fond de la baie de Fundy . Nous sommes en pleine époque de la pêche aux homards ..... ce sont donc des centaines de lignes de casiers qui sont installées partout .... La navigation suppose une attention soutenue pour ne pas y prendre l'hélice ou l'hydrogénérateur dans un bout . C'est surtout à l'étale de marée que c'est problématique : Les bouées de casier comportent une grosse boule reliée à la ligne de casiers au fond et une petite reliée par un bout de 5 / 6 mètres qui permet - en surface- aux pêcheurs de l'attraper avec la gaffe . Quand la marée monte ou descend, les deux bouées sont dans le même axe du fait du courant ; Par contre à l'étale le bout flotte sans tension n'importe où autour .... et là, c'est vraiment dangereux .
Passant à proximité d'un chalutier, un pêcheur jovial - digne descendant d'un irlandais roux et trappu - nous montre un homard et nous fait signe de nous approcher ....
Nous faisons demi tour et mettons les deux bateaux bord à bord à 2 / 3 mètres . Au bout d'une gaffe fermement tenue , nous arrive un énorme seau rempli de 14 homards ! Ne sachant simplement pas où mettre une telle quantité de bestioles bien vivantes je vide le seau dans le cockpit !
Nous demandons combien nous devons ..... Nothing ! Ce dont il n'est pas question bien sûr ! le seau repart vers son propriétaire lesté d'une bonne bouteille de cognac qui va faire la joie des trois larrons du bord .... Rien qu'à voir le sourire du patron du chalutier on est sûr que le prochain voilier croisant - sous pavillon français - dans ces eaux, recevra un accueil chaleureux !
Restait ensuite à régler le problème de savoir comment cohabiter sur Esclarmonde avec 14 bestioles décidées à vendre chèrement leur peau ..... C'etait le début d'un scénario de western spaghetti dont on se gardera de dévoiler la suite de crainte du ridicule ...... maintenant, nous sommes certains qu'il ne tue pas !
Après un mouillage devant Seal Cove , petit port de pêche paisible, où deux homards passent au four pour dîner, nous repartons le lendemain matin avec le courant pour rentrer dans le port de Head Harbor au nord de l'ile de Montébello .
Nous arrivons dans un port de pêche, un vrai ! pas un seul plaisancier n'est amarré ici . L'accueil est sympathique ; on nous indique un ponton flottant en cours d'aménagement sur lequel s'amarrer sans déranger les mouvements incessants de va et vient dans le havre .
Nous sommes prêts pour recevoir nos amis Jane et Fred à l'endroit le plus proche de la frontière du Maine .... reste à savoir s'il ont bien reçu l'information que nous n'étions pas allés à Saint Andrews , là où nous devions nous rejoindre initialement .... Tout fini par rentrer dans l'ordre , mon téléphone finissant - après avoir été ré-initialisé- par capter le réseau bien timide dans cette contrée perdue .
Le samdi 28 mai, en fin de matinée, comme prévu 12 mois plus tôt, nous voyons le van Dodge de nos amis qui se profile .... Nous ne nous sommes pas vus depuis 20 ans ! Quelle joie de se retrouver !
Après les Antilles et son eau chaude ..... nous voici arrivés dans l'eau froide !
Quelques détails de notre périple nord américain méritent de vous être livrés :
Après une escale technique au Marin à la Martinique pour régler un vieux problème de connexion du pilote automatique qui ne fonctionnait pas en mode vent (Pb réglé par Azzedine qui a une excellente connaissance des produits B&G et Raytheon : à conseiller donc) un dernier coucou à notre ami Jo de la Pointe du Bout , nous avons rejoint directement Saint Barth . Courte escale lors de laquelle nous avons loué un scooter pour faire le tour de l'Ile . Ambiance somme toute sympa avec un excellent accueil ; c'est très propre pour les antilles mais très consommation free tax ! C'est l'ile Mustique dont on vous a déjà parlé dans ce blog .... avec l'esprit français ..... On était content d'arriver - ça mérite la visite - et autant d'en partir .....car le genre de rencontres possibles en de tels lieux porte une grande probabilité de superficialité consumériste .
De là, nous avons rallié la partie française de St Martin pour acheter des fournitures nautiques .
Si nous voulons honorer notre rendez vous le samedi 28 mai avec nos amis américains Jane et Fred , nous devons prendre la mer rapidement . Nous ne prenons pas le temps de visiter l'ile car la traversée vers le Nouveau Brunswick au Canada via les Bermudes va nous prendre une bonne douzaine de jours .
Nous naviguons très confortablement jusqu'aux Bermudes avec une température en très légère baisse 24 / 25 degrés ..... L'hydrogénrateur Watt & Sea continue à fournir de l'électricité à profusion .... mais sa fixation commence à faiblir du fait de l'apparition d'un jeu autour du boulon de fixation principal . Du fait d'une houle très formée , nous préfèrons ne pas prendre de risques inutiles en intervenant acrobatiquement au large ... Nous décidons de faire un arrêt technique nocturne dans la zone de mouillage à l'entrée des Bermudes . En 10 minutes chrono , nous souquons une sangle de camion autour de l'équipement et nous n'en entendrons plus parler jusqu'à Saint Pierre !
De là, les infos transmises par notre routeur bien aimé - Olivier - commençent à se gâter ...... Une dépression en train de se creuser va s'imposer exactement sur notre trajectoire entre les Bermudes et Yarmouth ..... fini les verres à pied et les parties de scrabble sur la table de cockpit ..... En effet , comme prévu, nous prenons une petite tournée avec des rafales de 50 knts ( vent établi vers 35 / 38).
Nous continuons à faire route au portant, sous pilote, voilure très réduite (environ 10 m2
de Génois Sur Enrouleur - GSE ) . Les conditions de mer sont favorables avec une houle dans le sens du vent et du courant : rien à voir avec les conditions rencontrées en 2008 un peu plus à l'Est en montant des Açores vers l'entrée du Saint Laurent lorsque nous avons pris 65 knts vent contre courant.
Le principal changement réside dans la mise en route impérative du chauffage dans le bateau ! En quelques heures nous avons vu la température dégringoler de 22 / 23 degrés à 5 /6 ..... choc thermique assuré ! l'eau qui nous entoure doit être à 3 / 4 degrés ..... plus vraiment le moment pour y tremper ne serait ce qu' un orteil !
L'arrivée à Yarmouth au Canada constitue une excellente introduction à la découverte des courants de la baie de Fundy ..... célèbre pour être le lieu des plus fortes marées au monde ..... 16 mètres de marnage ! Les courants au Sud de la Nouvelle Ecosse sont à la mesure des masses d'eau en mouvement ..... Comme nous n'avions presque plus de vent, nous finissons au moteur ..... 10/ 11 knts sur le fond, moteur à 1250 trs / mns ça fait environ 5/ 6 knts de courant au large ! Gare à l'inversion de la marée ! on est presque à fond pour ne pas culer sous le courant descendant !
Les formalités de douane et de visa d'entrée au Canada sont faites auprès des customs de Yarmouth.
Accueil très professionnel avec une visite approfondie du bateau . On est ici dans un pays ou la notion de frontière a du sens .... ; manifestement on est très loin de la désinvolture de "Schengen" . De là , nous prenons la mesure d'une chose simple oubliée chez nous, qui atteste de la vraie utilité d'une frontière qui est en premier lieu celle de faire comprendre à un étranger qui arrive hors de son pays qu'il n'est pas chez lui - même si on lui réserve le meilleur accueil !
L'inventaire est complet : les douanières repartent avec quelques tomates, le reste de patates , les oignons ...... mais - après un coup de fil à leur chef - avec un sourire complice .... nous laissent le stock de rhum à bord ! On a frôlé la correctionnelle ! 13 litres d'alcool alors qu'on a droit qu'à 1 seul par personne .... sans compter les bouteilles de vin qui restent encore au fond de la cale ..... en résumé pas de désinvolture mais beaucoup d'intelligence dans l'application des règles . Plutôt sympa comme premier contact !
La navigation vers notre point de rendez vous avec Jane et Fred suppose la traversée d'une bonne centaine de miles vers le fond de la baie de Fundy . Nous sommes en pleine époque de la pêche aux homards ..... ce sont donc des centaines de lignes de casiers qui sont installées partout .... La navigation suppose une attention soutenue pour ne pas y prendre l'hélice ou l'hydrogénérateur dans un bout . C'est surtout à l'étale de marée que c'est problématique : Les bouées de casier comportent une grosse boule reliée à la ligne de casiers au fond et une petite reliée par un bout de 5 / 6 mètres qui permet - en surface- aux pêcheurs de l'attraper avec la gaffe . Quand la marée monte ou descend, les deux bouées sont dans le même axe du fait du courant ; Par contre à l'étale le bout flotte sans tension n'importe où autour .... et là, c'est vraiment dangereux .
Passant à proximité d'un chalutier, un pêcheur jovial - digne descendant d'un irlandais roux et trappu - nous montre un homard et nous fait signe de nous approcher ....
Nous faisons demi tour et mettons les deux bateaux bord à bord à 2 / 3 mètres . Au bout d'une gaffe fermement tenue , nous arrive un énorme seau rempli de 14 homards ! Ne sachant simplement pas où mettre une telle quantité de bestioles bien vivantes je vide le seau dans le cockpit !
Nous demandons combien nous devons ..... Nothing ! Ce dont il n'est pas question bien sûr ! le seau repart vers son propriétaire lesté d'une bonne bouteille de cognac qui va faire la joie des trois larrons du bord .... Rien qu'à voir le sourire du patron du chalutier on est sûr que le prochain voilier croisant - sous pavillon français - dans ces eaux, recevra un accueil chaleureux !
Restait ensuite à régler le problème de savoir comment cohabiter sur Esclarmonde avec 14 bestioles décidées à vendre chèrement leur peau ..... C'etait le début d'un scénario de western spaghetti dont on se gardera de dévoiler la suite de crainte du ridicule ...... maintenant, nous sommes certains qu'il ne tue pas !
Après un mouillage devant Seal Cove , petit port de pêche paisible, où deux homards passent au four pour dîner, nous repartons le lendemain matin avec le courant pour rentrer dans le port de Head Harbor au nord de l'ile de Montébello .
Nous arrivons dans un port de pêche, un vrai ! pas un seul plaisancier n'est amarré ici . L'accueil est sympathique ; on nous indique un ponton flottant en cours d'aménagement sur lequel s'amarrer sans déranger les mouvements incessants de va et vient dans le havre .
Nous sommes prêts pour recevoir nos amis Jane et Fred à l'endroit le plus proche de la frontière du Maine .... reste à savoir s'il ont bien reçu l'information que nous n'étions pas allés à Saint Andrews , là où nous devions nous rejoindre initialement .... Tout fini par rentrer dans l'ordre , mon téléphone finissant - après avoir été ré-initialisé- par capter le réseau bien timide dans cette contrée perdue .
Le samdi 28 mai, en fin de matinée, comme prévu 12 mois plus tôt, nous voyons le van Dodge de nos amis qui se profile .... Nous ne nous sommes pas vus depuis 20 ans ! Quelle joie de se retrouver !
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