lundi 18 janvier 2016

Traversée sans encombre de Mindelo (Cap Vert) à Bridgetown ; visite de la Barbade

Bonjour les amis

Nous voici arrivés de l'autre coté  de l'atlantique après 13 jours de navigation . Partis le 29 décembre, nous avons réveillonné en mer tranquillement . Les conditions de cette traversée ont été confortables . Le vent de Nord -Est au départ est progressivement passé Est  à hauteur de  40 / 45° de longitude  ouest .  Olivier, notre routeur nous avait alerté sur la présence de perturbations orageuses en dessous de 16°30' de latitude Nord . Nous sommes donc restés au dessus de cette limite , de telle sorte que nous avons  évité de rentrer dans des grains parfois violents . Nous avons tenu des moyennes journalières de l'ordre de 170 / 180 N par jour , sauf  les 3 derniers jours , le vent a  mollit  réduisant notre progression à 130 puis à 100 N  quotidiens ..... Du fait de la pétole, nous avons terminé au moteur les 120 derniers nautiques  ..... Que les puristes nous pardonnent svp !

Nous n'avons rencontré qu'un seul  bateau durant cette transat : une vedette de pêche au gros à 80 Nautiques (150 kms environ ) au large  de l'arrivée à la Barbade . C'est dire que nous n'avons pas été dérangés dans nos lectures et nos parties de scrabble  ni par les alarmes radar  ni  AIS (système anti collision ) .

Coté technique,  deux péripéties ont marqué cette transat :

Le point de tire du spi asymétrique s'est rompu au milieu d'une  nuit  ; nous avons réussi à le rentrer dans sa chaussette sans le faire chaluter (.....traîner dans l'eau pour les non initiés) .

Le réducteur de l'enrouleur de génois s'est bloqué (voile d'avant du bateau)  ; nous avons réussi à le manœuvrer grâce au tambour d'enroulement manuel de secours , mais il faut avouer que c'est assez scabreux à manipuler dès que la brise "prend" dans une voile d'une telle surface  .

A notre arrivée à Carlile Bay devant Bridgetown, nous avons pris un mouillage sur ancre . Il n'y a aucune place de port disponible pour les voiliers  de passage .  Les conditions météo étant  calmes, ce mouillage réputé "rouleur" s'est révélé confortable  sauf la présence en journée d'une nuée de jet skis qui  vous scient les oreilles et dont les pilotes prennent un malin plaisir à raser les voiliers .......

La solution consistait à partir visiter l'île pendant que les jets skis  tournaient comme des guêpes  autour d'un pôt de confiture ! C'est ce que nous avons fait en louant une petite voiture .


 
 
 
Le hall de la gare maritime : c'est ici que sont installés les bureaux des 3 services permettant de  réaliser les formalités (santé - douane - immigration ) . C'est rapide ; ça coute 50 dollars US  ou 100  barbados dollars payés au port lors des formalités de sortie (clearence)  .
 En arrivant ici .... difficile d'ignorer que le tourisme est une ressource essentielle pourvoyeuse de nombreux emplois de service . Les activités financières, juridiques et  l'assurance constituent les autres secteurs dominants de l'économie de La Barbade .

 
 
la remontée de la promenade vers la marina au fond du vieux port en centre ville
 
 
 
Ici , plus que la voile, c'est la pêche au gros  avec de grosses vedettes à moteur qui est l'activité favorite ...
 
 
 
Le parc de l'indépendance tout prêt du pont pietonnier
 
 
 
L'arc symbole de Bridgetown au bout du pont piétonnier
 
 
Retour au port des vedettes de pêche au gros : les marins découpent les poissons devant les touristes et jettent les déchets à l'eau .... les tortues se régalent !
 
 
une des principales rue de Bridgetown ..... ici l'auto est reine comme partout dans le monde
 
 
Le marché aux légumes en centre ville  .....l'esprit est proche de celui de Castrie à Sainte Lucie ....mais ici tout est plutôt "clean" !
 
 
Pignon en trompe l'œil en centre ville :
l'effort d'embellissement est partout perceptible ; sans être la Suisse c'est tout de même assez propre  sauf dans des quartiers très reculés qu'il aurait été inconvenant de photographier sans voyeurisme .
 
 
La rue piétonne commerçante
 
 
  Il existe encore bon nombre d' immeubles qui donnent à cette ville une atmosphère assez authentique
 
 
l'arrière du parlement près du vieux port
 
 
la façade du parlement (photo prise dos au vieux port )
 
 
Le monument érigé devant le Parlement rappelle le sacrifice de nombreux soldats originaires de la Barbade, engagés au sein de l'armée britannique, sur notre sol dans les combats de la guerre 14 / 18 .
 
 
 
 
 
Le palais du gouvernement
 
 
La synagogue et le musée de la communauté juive de Barbade
 
 
Petit musée passionnant à ne pas  manquer  lors d'un passage à la Barbade ;  Il décrit les réussites, les difficultés , les échecs d'une communauté dont l'influence a été décisive dans les choix successifs  de modèles économiques de ce territoire  . L'influence sépharade s'est éteinte dans les années 1920 . Après la seconde guerre mondiale ce sont des juifs d'Europe de l'Est qui sont venus s'installer avec succès en contribuant de façon décisive à la mutation de l'économie vers des  activités de services à forte valeur ajoutée . Le niveau de vie est en corrélation : il est comparable au notre en France .
 
  
 
 
 
L'entrée du Musée National  : petit ....mais bien agencé, il est très intéressant pour comprendre les lignes de force qui ont structuré l'histoire de cette population toujours restée sous souveraineté britannique jusqu'à son indépendance en 1967  . Il y là , l'explication du lien indéfectible de ce territoire avec la culture anglaise . A contrario, la plupart des autres iles antillaises ont été ballottées entre des influences européennes ennemies à l'époque ......  ça laisse des traces dans l'inconscient collectif des ces populations fracassées par l'histoire .
On a du mal aujourd'hui à rentrer dans les raisonnements admis à cette époque pourtant pas si lointaine : Ainsi très astucieusement, La Barbade  a été favorable à l'interdiction de la traite des noirs en 1804 , non au titre d'une quelconque volonté d'en limiter l'usage.... mais pour limiter la concurrence des autres colonies à ses propres productions , notamment empêcher  le Guyana  de constituer son "stock" d'esclaves . En effet dès le milieu du XVIII ème siècle , la Barbade "produit ses esclaves" de façon autosuffisante !  C'est l'innovation scientifique et technique qui au final permettra d'achèver le processus d'arrêt de l'esclavage aux Antilles : la production à bas coût du sucre de betteraves  a compromis l'équilibre des exploitations esclavagistes .
 
 
 
Le hall réservé à la famille Cunard rappelle l'influence décisive que l'aristocratie anglaise à toujours eu sur le destin de cette ile  aux paysages superbes  ( W . Churchill était un amoureux inconditionnel de la Barbade).......  nous allons vous en faire découvrir  quelques traits essentiels :
 

 
 


Peu de temps après avoir quitté Bridgetown on circule sur de petites routes  : une ruralité sympathique ....dans une végétation luxuriante ou ....

 
......au milieu de cultures, principalement de canne à sucre

 
Lion castle Estate au centre de l'ile  :   Beaucoup des beaux points de vue ont été aménagés en luxueux  lotissements privés - fermés gardiennés -


allée conduisant  vers Lion Estate .....
 
 
promenade dans les hauteurs du centre de l'ile  , nous prenons tôt le matin un café dans un estaminet fréquenté le soir par la gentry .....
 
 







une imprenable vue sur l'océan et la côte au vent
 
 
Une richesse discrête de bon goût  toute britannique : ces panneaux de bois bricolés orientent bon nombre de personnalités parmi les plus influentes dans l'ordre  économique mondial qui ont choisi la Barbade comme port d'attache dans leur mode de vie "nomade" d'apatrides économiques  
 
 
Farley Hills
 
 
 
 
 
 
 
 
Vue sur la côte au vent



La sucrerie Frank Hutson
 
le coin musée avec des vieilles machines ......

 
.....fait face à un outil industriel ultra moderne . Il y a des capitaux à la Barbade et de dynamiques entrepreneurs y compris industriels même si ces activités restent marginales

 
Une ruralité colorée et sympathique .... aucune maison n'a de barrots aux fenêtres .... sans que l'on détecte de présence policière  prégnante . Par contre , on sent qu'ici le respect des règles est sanctuarisé  par le quidam : celui qui traverse sur un passage piéton au feu rouge est réprimandé par ses voisins , on m'a fait signe de bien marquer le stop à un carrefour ou j'allais m'engager au pas ....
 

 
Les paysages sont agrémentés  de beaucoup de maisons "proprettes" aux couleurs toutes plus improbables les unes que les autres !  
 
 
 
la végétation est  luxuriante .....le bétail y évolue en liberté
 
 
 
 
 
avec dans chaque village un petit bistrot qui tient lieu d'épicerie , de bar, de bureau de tabac .....
 
Reste à vous dire deux mots  de l'accueil  sur place  :  Pas une fois, en ouvrant notre carte routière pour nous orienter, un passant ou un automobiliste n'a manqué de s'arrêter  pour nous mettre sur le bon chemin .....
 
Plutôt sympa non ?  Nous , nous avons beaucoup aimé  ces gens spontanés, travailleurs mais sans agressivité et ce qu'ils en ont fait : un petit pays de cocagne .
 
Si l'on peut dire que L'Arabie Saoudite est le pays ou DAESH à réussi...... on peut affirmer en concordance que la Barbade est le pays dans lequel le rêve de l'empire britannique s'est probablement le mieux concrétisé !  le résultat est plus probant .... On devrait songer à renvoyer les anglais recoloniser La Mecque !
 
 
Nous sommes partis le 14 janvier  de la Barbade , nous sommes arrivés exactement 12 heures après à la Martinique  pour 110 nautiques parcourus .... soit une vitesse de 220  en 24 heures ..... ça a plutôt bien avancé ! 
Au Marin, nous allons confier Esclarmonde au Chantier AMEL pour qu'il répare le moteur de l'enrouleur de génois .
 
Suite au prochain numéro après notre séjour à la Martinique .  à bientôt donc