Nous voici arrivés de l'autre coté de l'atlantique après 13 jours de navigation . Partis le 29 décembre, nous avons réveillonné en mer tranquillement . Les conditions de cette traversée ont été confortables . Le vent de Nord -Est au départ est progressivement passé Est à hauteur de 40 / 45° de longitude ouest . Olivier, notre routeur nous avait alerté sur la présence de perturbations orageuses en dessous de 16°30' de latitude Nord . Nous sommes donc restés au dessus de cette limite , de telle sorte que nous avons évité de rentrer dans des grains parfois violents . Nous avons tenu des moyennes journalières de l'ordre de 170 / 180 N par jour , sauf les 3 derniers jours , le vent a mollit réduisant notre progression à 130 puis à 100 N quotidiens ..... Du fait de la pétole, nous avons terminé au moteur les 120 derniers nautiques ..... Que les puristes nous pardonnent svp !
Nous n'avons rencontré qu'un seul bateau durant cette transat : une vedette de pêche au gros à 80 Nautiques (150 kms environ ) au large de l'arrivée à la Barbade . C'est dire que nous n'avons pas été dérangés dans nos lectures et nos parties de scrabble ni par les alarmes radar ni AIS (système anti collision ) .
Coté technique, deux péripéties ont marqué cette transat :
Le point de tire du spi asymétrique s'est rompu au milieu d'une nuit ; nous avons réussi à le rentrer dans sa chaussette sans le faire chaluter (.....traîner dans l'eau pour les non initiés) .
Le réducteur de l'enrouleur de génois s'est bloqué (voile d'avant du bateau) ; nous avons réussi à le manœuvrer grâce au tambour d'enroulement manuel de secours , mais il faut avouer que c'est assez scabreux à manipuler dès que la brise "prend" dans une voile d'une telle surface .
A notre arrivée à Carlile Bay devant Bridgetown, nous avons pris un mouillage sur ancre . Il n'y a aucune place de port disponible pour les voiliers de passage . Les conditions météo étant calmes, ce mouillage réputé "rouleur" s'est révélé confortable sauf la présence en journée d'une nuée de jet skis qui vous scient les oreilles et dont les pilotes prennent un malin plaisir à raser les voiliers .......
La solution consistait à partir visiter l'île pendant que les jets skis tournaient comme des guêpes autour d'un pôt de confiture ! C'est ce que nous avons fait en louant une petite voiture .
Le hall de la gare maritime : c'est ici que sont installés les bureaux des 3 services permettant de réaliser les formalités (santé - douane - immigration ) . C'est rapide ; ça coute 50 dollars US ou 100 barbados dollars payés au port lors des formalités de sortie (clearence) .
En arrivant ici .... difficile d'ignorer que le tourisme est une ressource essentielle pourvoyeuse de nombreux emplois de service . Les activités financières, juridiques et l'assurance constituent les autres secteurs dominants de l'économie de La Barbade .
la remontée de la promenade vers la marina au fond du vieux port en centre ville
Ici , plus que la voile, c'est la pêche au gros avec de grosses vedettes à moteur qui est l'activité favorite ...
Le parc de l'indépendance tout prêt du pont pietonnier
L'arc symbole de Bridgetown au bout du pont piétonnier
Retour au port des vedettes de pêche au gros : les marins découpent les poissons devant les touristes et jettent les déchets à l'eau .... les tortues se régalent !
une des principales rue de Bridgetown ..... ici l'auto est reine comme partout dans le monde
Le marché aux légumes en centre ville .....l'esprit est proche de celui de Castrie à Sainte Lucie ....mais ici tout est plutôt "clean" !
Pignon en trompe l'œil en centre ville :
l'effort d'embellissement est partout perceptible ; sans être la Suisse c'est tout de même assez propre sauf dans des quartiers très reculés qu'il aurait été inconvenant de photographier sans voyeurisme .
La rue piétonne commerçante
Il existe encore bon nombre d' immeubles qui donnent à cette ville une atmosphère assez authentique
l'arrière du parlement près du vieux port
la façade du parlement (photo prise dos au vieux port )
Le monument érigé devant le Parlement rappelle le sacrifice de nombreux soldats originaires de la Barbade, engagés au sein de l'armée britannique, sur notre sol dans les combats de la guerre 14 / 18 .
Le palais du gouvernement
La synagogue et le musée de la communauté juive de Barbade
Petit musée passionnant à ne pas manquer lors d'un passage à la Barbade ; Il décrit les réussites, les difficultés , les échecs d'une communauté dont l'influence a été décisive dans les choix successifs de modèles économiques de ce territoire . L'influence sépharade s'est éteinte dans les années 1920 . Après la seconde guerre mondiale ce sont des juifs d'Europe de l'Est qui sont venus s'installer avec succès en contribuant de façon décisive à la mutation de l'économie vers des activités de services à forte valeur ajoutée . Le niveau de vie est en corrélation : il est comparable au notre en France .
L'entrée du Musée National : petit ....mais bien agencé, il est très intéressant pour comprendre les lignes de force qui ont structuré l'histoire de cette population toujours restée sous souveraineté britannique jusqu'à son indépendance en 1967 . Il y là , l'explication du lien indéfectible de ce territoire avec la culture anglaise . A contrario, la plupart des autres iles antillaises ont été ballottées entre des influences européennes ennemies à l'époque ...... ça laisse des traces dans l'inconscient collectif des ces populations fracassées par l'histoire .
On a du mal aujourd'hui à rentrer dans les raisonnements admis à cette époque pourtant pas si lointaine : Ainsi très astucieusement, La Barbade a été favorable à l'interdiction de la traite des noirs en 1804 , non au titre d'une quelconque volonté d'en limiter l'usage.... mais pour limiter la concurrence des autres colonies à ses propres productions , notamment empêcher le Guyana de constituer son "stock" d'esclaves . En effet dès le milieu du XVIII ème siècle , la Barbade "produit ses esclaves" de façon autosuffisante ! C'est l'innovation scientifique et technique qui au final permettra d'achèver le processus d'arrêt de l'esclavage aux Antilles : la production à bas coût du sucre de betteraves a compromis l'équilibre des exploitations esclavagistes .
Le hall réservé à la famille Cunard rappelle l'influence décisive que l'aristocratie anglaise à toujours eu sur le destin de cette ile aux paysages superbes ( W . Churchill était un amoureux inconditionnel de la Barbade)....... nous allons vous en faire découvrir quelques traits essentiels :
Peu de temps après avoir quitté Bridgetown on circule sur de petites routes : une ruralité sympathique ....dans une végétation luxuriante ou ....
......au milieu de cultures, principalement de canne à sucre
Lion castle Estate au centre de l'ile : Beaucoup des beaux points de vue ont été aménagés en luxueux lotissements privés - fermés gardiennés -
allée conduisant vers Lion Estate .....
promenade dans les hauteurs du centre de l'ile , nous prenons tôt le matin un café dans un estaminet fréquenté le soir par la gentry .....
une imprenable vue sur l'océan et la côte au vent
Une richesse discrête de bon goût toute britannique : ces panneaux de bois bricolés orientent bon nombre de personnalités parmi les plus influentes dans l'ordre économique mondial qui ont choisi la Barbade comme port d'attache dans leur mode de vie "nomade" d'apatrides économiques
Farley Hills
Vue sur la côte au vent
La sucrerie Frank Hutson
le coin musée avec des vieilles machines ......
.....fait face à un outil industriel ultra moderne . Il y a des capitaux à la Barbade et de dynamiques entrepreneurs y compris industriels même si ces activités restent marginales
Une ruralité colorée et sympathique .... aucune maison n'a de barrots aux fenêtres .... sans que l'on détecte de présence policière prégnante . Par contre , on sent qu'ici le respect des règles est sanctuarisé par le quidam : celui qui traverse sur un passage piéton au feu rouge est réprimandé par ses voisins , on m'a fait signe de bien marquer le stop à un carrefour ou j'allais m'engager au pas ....
Les paysages sont agrémentés de beaucoup de maisons "proprettes" aux couleurs toutes plus improbables les unes que les autres !
la végétation est luxuriante .....le bétail y évolue en liberté
avec dans chaque village un petit bistrot qui tient lieu d'épicerie , de bar, de bureau de tabac .....
Reste à vous dire deux mots de l'accueil sur place : Pas une fois, en ouvrant notre carte routière pour nous orienter, un passant ou un automobiliste n'a manqué de s'arrêter pour nous mettre sur le bon chemin .....
Plutôt sympa non ? Nous , nous avons beaucoup aimé ces gens spontanés, travailleurs mais sans agressivité et ce qu'ils en ont fait : un petit pays de cocagne .
Si l'on peut dire que L'Arabie Saoudite est le pays ou DAESH à réussi...... on peut affirmer en concordance que la Barbade est le pays dans lequel le rêve de l'empire britannique s'est probablement le mieux concrétisé ! le résultat est plus probant .... On devrait songer à renvoyer les anglais recoloniser La Mecque !
Nous sommes partis le 14 janvier de la Barbade , nous sommes arrivés exactement 12 heures après à la Martinique pour 110 nautiques parcourus .... soit une vitesse de 220 en 24 heures ..... ça a plutôt bien avancé !
Au Marin, nous allons confier Esclarmonde au Chantier AMEL pour qu'il répare le moteur de l'enrouleur de génois .
Suite au prochain numéro après notre séjour à la Martinique . à bientôt donc